Il s'était engagé très jeune pour rejoindre le général De Gaulle durant la 2e Guerre mondiale. Ari Wong Kim, tout dernier survivant du bataillon du Pacifique, s'est éteint jeudi 19 octobre à l'âge de 99 ans dans sa maison de retraite du Breuil-en-Auge dans le Calvados.
Quand en 1940, il apprend à Papara sur l'île de Tahiti la levée d'un contingent de 300 volontaires pour défendre la France libre, Ari Wong Kim, née le 16 janvier 1924 à Papeete, n'hésite pas à s'engager dans auprès du général De Gaulle.
Le Tahitien n'a alors que 16 ans. Il décide donc d’usurper l’identité de son demi-frère, Tetuahira Teaupahere pour se présenter au centre de recrutement.
Sept années de combats
Celui qui veut défendre "la mère Patrie" part en avril 1941 à la guerre avec des Tahitiens mais aussi des Calédoniens. "On était fous !", assure-t-il. Car c'est bien la guerre qu'ils rejoignent. "On n'était pas prêts".
Ari Wong Kim intègre ainsi l'infanterie dans le bataillon du Pacifique.
En mai 1941, il est formé dans le désert australien puis rallie la Lybie où il affrontera les redoutables panzers allemands de l'Afrika Korps du général Rommel et la 101e division italienne Trieste à Bir Hakeim, puis à El Alamein dans le désert lybien en 1942, une bataille dans laquelle il perd ses premiers amis.
Ensuite rattaché à la 1ère division française libre, Ari Wong Kim sera blessé en Italie à la bataille de Garigliano en mai 1944 puis au Débarquement en Provence en août de la même année. "Pour se donner du courage, on buvait un peu de vin", a-t-il confessé.
En Septembre 1944, il participe aux durs combats de la campagne des Vosges avant d'intégrer à l'arrière, la garde du gouverneur militaire de Paris en novembre 1944.
Une retraite dans le Pays d'Auge
Démobilisé le 14 mars 1947, il retournera à Tahiti, avant de revenir en France et de s'installer en Normandie. Depuis plusieurs années, il vivait dans une maison de retraite au Breuil-en-Auge.
Le 17 septembre 2020, lors d'une cérémonie à Cambremer, il avait reçu la médaille de la Légion d'honneur. "Un héros, c'est celui qui n'est pas mort", avait-il expliqué alors.
Sur les 300 volontaires du bataillon du Pacifique, 75 sont morts pour la France.