Le viaduc inauguré en 1975 présente des signes de faiblesse qui ont été identifiés lors d'une inspection menée après la catastrophe de Gênes. Pendant les travaux de renforcement, les camions ne sont pas les bienvenus. Les véhicules de plus de 3,5 t ne pourront plus l'emprunter à partir du 27 juin.
Tout comme le CHU, il fait partie de ces édifices qui font l'identité de Caen. Depuis 50 ans, le viaduc de Calix enjambe l'Orne, le canal de Caen à la mer et un dépôt pétrolier qui abrite plusieurs milliers de mètres cubes de carburant : c'est l'un des dix sites français classé Seveso seuil haut.
Mais ce viaduc long de plus d'un kilomètre, qui culmine à 38 m au-dessus du fleuve, présente des signes de faiblesse. En septembre 2018, après la catastrophe de Gênes, il est apparu dans la liste des 21 ouvrages nécessitant selon les services de l'Etat "des travaux de réparation, sans caractère d'urgence". Des fissures ont été localisées, mais leur état s'est aggravé ces derniers mois, d'où la nécessité d'engager des réparations.
L'état des fissures s'est aggravé au printemps
La viaduc est emprunté quotidiennement par 85 000 véhicules dont 4000 poids lourds. Il a été construit selon la technique des caissons en béton précontraint. Les voussoirs ont été assemblés de cette manière, serrés les uns avec les autres avec des câbles.
"Mais le temps a fait son oeuvre et des fissures sont apparues de manière assez importante, ce qui fait travailler les câbles de précontrainte d'une manière anormale, sutout quand les poids lourds empruntent le viaduc routier" explique Alain Demeyer, directeur interdépartemental à la direction des routes Nord-Ouest.
Les études engagées ont permis d'établir un programme de réparation qui va durer 3 ans, sous le contrôle d'un comité national d'experts.
De la couture et du renforcement
Les fissures vont être cousues avec des membranes en carbone (de la résine synthétique) pour que cela ne puisse plus bouger. Et ensuite, à l'intérieur et à l'extérieur des caissons en béton, des barres de précontrainte seront assemblées convenablement. Des travaux assez simple selon le directeur de la DIRNO, qui devraient permettre la réouverture de l'édifice aux camions au plus tard au mois de novembre.
Pour compléter les travaux engagés, une expérimentation est également en cours, sur une section du viaduc. Elle consiste à peindre la chausée en blanc sur une longueur de 250 mètres, dans le but de réfléchir une partie des rayons du soleil : les variations de température ne sont pas bonnes pour l'édifice et la Normandie connaît désormais des périodes caniculaires.
Des déviations mises en place
Les poids lourds devront suivre des itinéraires alternatifs. Ils pourront contourner Caen par le péripohérique sud, à condition de mesurer moins de 4,15 mètres de haut, faute de quoi, ils devront passer par Mondeville et Cormelles-le-Royal. Autre solution, éviter de traverser Caen et passer par Le Mans pour un Paris-Rennes, par exemple. Il n'y aucune conséquences pour les véhicules légers.