Le sport sur ordonnance est testé dans plusieurs villes en France. Diabète, affections longues durées, les maladies sont variées et les patients unanimes : leur bien-être s'est amélioré. Même les patients atteints de troubles psychiques réduisent leurs médicaments grâce au sport.
"Je me sens mieux ! J'ai perdu 6 kg. J'ai plus confiance en moi ! Je sors davantage de chez moi. Je décidé de m'inscrire à un cours de badminton."
Le bilan est plus que positif pour le dispositif Sport sur ordonnance lancé en septembre 2017 à Caen."Les 159 patients qui ont participé constatent une amélioration de leur bien-être", observe Peggy Farrizon, à la direction des sports, chargée des bilans avec les patients.
Moins de médicaments
C'est grâce à ce suivi individualisé que Caen atteint une certaine notoriété mais aussi car la Ville est la première à appliquer le dispositif aux malades atteints de troubles psychiques.Les psychiatres qui ont participé au dispositif ont observé que la pratique d'activités sportives entraînait une baisse de la prise de médicaments.
"Je suis totalement convaincue, claironne Caroline Agostini, psychiatre à Caen. J'observe chez mes patients une amélioration de leur bien-être, moins de stress et d'insomnie, une plus grande sociabilisation et davantage de confiance en soi. D'eux-mêmes, les patients me disent vouloir baisser la posologie de leur médicaments."
La psychiatre s'assure que le sport ne soit pas une contrainte mais un plaisir afin d'encourager une régularité. "Les personnes souffrant de troubles psychiques sont plus susceptibles d'abandonner un projet. Sport sur ordonnance assure un accompagnement individuel, nécessaire à ce type de patient", poursuit le Dr. Caroline Agostini.
Un médecin sur trois
Les médecins ne peuvent qu'être séduits par ce coup de pouce de la ville (200 000 €) pour encourager les patients en grande sédentarité à avoir une pratique sportive régulière. Actuellement, un praticien sur trois à Caen prescrit du sport à ses patients.La Ville y voit le moyen de régler le mal du siècle : la sédentarité. Un bilan régulier pendant et après les 30 séances prescrites montre que les patients choisissent de continuer le sport. La Ville ne prend en charge que trente séances de sport. Pari réussi donc.
Les perspectives
La Ville souhaite créer une maison sport-santé au centre sportif de la Haie-Vigné, alliant prévention primaire et secondaire par la pratique d'activités sportives.Des contributions de l'Université Caen Normandie et du CHU sont en cours afin d'étudier et d'améliorer le dispositif. Des données chiffrées montrant les bienfaits du dispositif sur la santé sont en cours d'analyse.
Prochainement, la municipalité aimerait étendre Sport sur ordonnance à toute l'agglomération et tous les praticiens et augmenter ainsi le nombre de patients.
La Ville réfléchit également à ce que le CCAS puisse prendre en charge la suite du dispositif, en aidant les personnes les plus précaires à payer leur adhésion à un club de sport.