Sur l'agglomération caennaise, les "gilets jaunes" se sont réunis ce dimanche soir pour faire le point sur leur mobilisation. Désormais, leurs actions visent l'activité économique et non plus les particuliers.
Pour la première fois depuis le 17 novembre dernier, la préfecture du Calvados est restée silencieuse ce lundi matin sur les différentes actions menées par les "gilets jaunes" dans le département. Est-ce un signe de changement de stratégie ? Sur l'agglomération caennaise, en tout cas, il semble que le mouvement de protestation contre les prix du carburant (et plus largement la baisse du pouvoir d'achat) ait décidé de revoir ses modalités d'action. C'est en tout cas ce que nous ont déclaré ce lundi matin plusieurs "gilets jaunes" rencontrés par notre équipe.
Une réunion s'est tenue ce dimanche soir sur l'agglomération caennaise pour faire le point sur la mobilisation et, nous ont répété nos interlocuteurs, "structurer le mouvement". Les "gilets jaunes" veulent à tout prix se défaire de l'image de casseurs. "C'est important de se structurer pour ne pas avoir de personnes qui viennent polluer le mouvement", explique Daniel. Une charte des "gilets jaunes" aurait ainsi vu le jour. "A 23 heures, les gilets jaunes doivent quitter les ronds-points. Le soir, ils sont en danger, il y a les petits voyous qui viennent, les petits casseurs", indique Isabelle.
"On laisse passer les voitures et les transports en commun"
Ce lundi matin, les manifestants avaient délaissé le rond-point Lazaro pour celui situé à proximité du grand réfrigérant de la SMN. Changement de lieu mais aussi de stratégie. Désormais, seuls les poids-lourds sont empêchés de circuler normalement. "On laisse passer les voitures et les transports en commun, mais on bloque les routiers. L'objectif c'est de moins perturber la vie des gens. Pas question de bloquer les citoyens", affirme Daniel. La nouvelle cible choisie par les "gilets jaunes" sur l'agglomération caennaise, c'est l'activité économique.Une stratégie qui était déjà en place la semaine dernière avec le blocage du dépôt de carburant, un dépôt de carburant dont les "gilets jaunes" ont d'ailleurs été délogés ce lundi matin. "C'est scandaleux, on est pacifique, on embête pas les gens, on nous pousse à agir plus violemment, à aller plus loin", s'emporte Chloé.
Outre la colère, c'est la désillusion qui semble en ce moment l'emporter chez les manifestants. "On attend demain les propositions de M. Macron mais on n'y croit pas du tout, faut pas rêver. Dix jours avant de nous parler, c'est déjà pas très bien pour un président", déclare Isabelle. Et d'annoncer que le mouvement se "durcira" si le chef de l'Etat n'apporte aucune réponse à leurs revendications.