Disparition de Cécile Vallin : l'affaire transférée au pôle cold cases de Nanterre

Le parquet d'Albertville a décidé de transférer le dossier à cette nouvelle équipe spécialisé dans les enquêtes non résolues. Pour son père qui vit à Hermanville-sur-mer (Calvados) c'est un grand soulagement. Cela signifie que, non seulement le dossier ne sera pas refermé, mais l'enquête sur la disparition de sa fille Cécile, le 8 juin 1997 en Savoie est relancée par le regard neuf de ces nouveaux magistrats.

"Cela me donne l'espoir de connaître enfin la vérité ". En cette froide matinée de novembre, Jonathan Oliver répète pour la énième fois cette phrase qu'il a prononcée tant de fois devant les juges et les journalistes qu'il a rencontrés depuis 25 ans, depuis la disparition de sa fille Cécile le 8 juin 1997 à Saint-Jean-de-Maurienne ( Savoie). La dernière fois qu'elle a été aperçue, elle marchait sur une route à la sortie de la ville.

"Il y a des nouvelles pistes qui n'ont pas été vraiment explorées parce que les juges d'instruction sont débordés. Là, au pôle cold cases, ce sont des magistrats spécialisés qui ne traitent que des tueurs en série et des affaires non résolues, c'est formidable d'avoir créé cette structure !"  

Une équipe dédiée à 100% à ces affaires non élucidées

Ce pôle attendu depuis de longues années par Jonathan Oliver et de nombreuses familles, torturées de ne pas savoir ce qui est arrivé à leurs proches a ouvert le 1er mars 2022 au sein du tribunal de Nanterre. Il a vu le jour dans le cadre de la loi renforçant la confiance dans l'institution judiciaire promulguée fin 2021.

Il est composé de 3 magistrats instructeurs spécialisés et coordonnés par Sabine Kheris, la juge qui a réussi à faire avouer le tueur en série Michel Fourniret. Un vice-procureur vient renforcer le parquet. Et trois greffiers, deux assistants spécialisés et deux officiers de police judiciaire sont mis à disposition par le ministère de l’Intérieur pour avoir une équipe détachée à 100 % sur ces dossiers.

Le dossier de Cécile est arrivé courant septembre sur leurs bureaux. Le parquet d'Albertville a décidé de se dessaisir du dossier au profit du pôle cold cases qui a reçu presque 40 dossiers en l'espace de 9 mois. 

Jonathan Oliver espère que ce pôle puisse explorer les nouvelles pistes du dossier. Et notamment celle d'Yves Chatain qui a reconnu avoir tué Marie-Thérèse Bonfanti en 1986 à Pontcharra en Isère, à 70 km de Saint-Jean-de-Maurienne. Le crâne retrouvé fin novembre 2022 est bien celui de la jeune femme. L'affaire a donc été résolue 36 ans après.

Il n'y a plus cette épée de Damoclès, cette crainte que le dossier soit fermé, faute de nouveaux éléments.

Jonathan Oliver

"Il reste plein de choses à faire explique Jonathan Oliver, le pôle peut approfondir les possibles liens entre des tueurs en série et la disparition de Cécile. Et puis pour moi, il n'y a plus cette épée de Damoclès, cette crainte que le dossier soit fermé, faute de nouveaux éléments. Le pôle va chercher, encore et encore." 

Ce pôle unique et national qui peut être saisi après au moins 18 mois d’enquête infructueuse, pourra traiter jusqu'à 240 dossiers. "Une entité comme celle-là, ça c'est la justice. Car on ne peut pas laisser tomber un dossier d'une enfant disparue avec présomption d'enlèvement. C'est un besoin de connaître la vérité. Peut-être que je ne la saurai jamais, mais je ne suis pas résigné, je suis toujours disponible pour parler de l'affaire aux journalistes et pour aider les enquêteurs. Je ne suis pas très optimiste de retrouver Cécile comme elle était au moment de sa disparition mais je ne spécule pas sur ce qu'elle est devenue, ça ne sert çà rien, c'est une piste de souffrance."

En septembre 2013, nous avions rencontré Jonathan Oliver, son avocate et ses proches. Reportage d'E.Flahaut, S. Lemaire, F.Leroy. Montage F. Hauville

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