La nouvelle exposition d'été présentée à l'Hôtel de ville de Caen débute le 15 juin. Elle est consacrée à Joséphine Baker. A l'occasion du 80ᵉ anniversaire de la Libération, une sélection de photos issues des archives de Paris-Match rend hommage à cette artiste, à cette résistante qui incarne la liberté. Elle avait choisi la France pour patrie.
Après avoir accueilli les photos de Steve McCurry et de Robert Doisneau, cette année la ville de Caen déroule le tapis rouge à une figure du Panthéon français : Joséphine Baker. La trentaine de photos sélectionnées par Paris Match retrace en accéléré la vie haute en couleurs de cette reine du Music-hall. Une impressionannte tenue de scène et des objets de collections permettent de compléter le parcours de cette femme exceptionnelle.
Quand Joséphine Baker se produisait à Caen au Majestic
La petite surprise de cette exposition, ce sont ces quelques photos qui évoquent un chic caennais suranné. Le Boulevard Maréchal Leclerc s'appelait alors le boulevard des Alliés et le centre de Caen vibrait à la terrasse du Chandivert, voisin du beau cinéma art déco le Majestic. Joséphine Baker s'y produisit en 1934 et acheva son tour de chant dans la brasserie de la famille Martin, qui en restera propriétaire jusque dans les années 70. On pénètre d'ailleurs dans l'exposition par un clin d'œil, la reproduction des vitres de la brasserie.
Joséphine Baker est une femme exemplaire du 20ᵉ siècle : résistante, espionne, combattante des droits civiques, .... et quel panache !"
Patrick Nicolle, adjoint en charge de la Culture de la ville de Caen
La femme Libre
L'exposition est chapitrée en quatre aspects de sa personnalité : libre, engagée, flamboyante et universelle. Quelle trajectoire incroyable pour cette petite fille noire qui naît en 1906 à Saint-Louis au sein d'une famille pauvre dans l'état ségrégationniste du Missouri !
À l'âge de 13 ans, elle est déjà mariée une première fois (elle aura quatre maris) et danseuse née, elle part en tournée au travers des États-Unis. En 1921, elle se remarie et devient Joséphine Baker, nom qu'elle gardera toute sa vie. À 18 ans, elle est engagée au "Plantation club" de Harlem. Et tout va très vite, en 1925, Caroline Dudlay, une parisienne mondaine la repère, la fait venir en France où elle est engagée au Théâtre des Champs-Élysées. , puis quelques années plus tard ce seront les Folies Bergères et la fameuse "Danse des bananes". En 1937, elle obtient la nationalité française en se mariant une 3ᵉ fois.
La femme engagée
Entre 1939 et 41, pendant la Seconde Guerre mondiale, Joséphine Baker prendra de gros risques pour servir son pays, la France. Elle sera agent de renseignements et de liaison, organise une radio clandestine dans son château de Dordogne et permet le départ d'opposants au régime nazi. En 44, elle incorpore l'armée de l'air avec son brevet de pilote et défilera le 15 août sur les Champs-Élysées. Elle sera décorée par la suite de la Croix de guerre, Légion d'honneur, Médaille de la Résistance française. Elle, qui a souffert de la ségrégation dans son pays, sera la seule femme à faire un vibrant discours aux côtés de Martin Luther King, en 1963 à Washington.
La femme flamboyante
Une carrière tourbillonnante de 34 années, music-hall, cinéma, chanson et icône de mode, Joséphine Baker annoncera la fin de sa carrière à de nombreuses reprises. Ayant adopté 12 enfants à travers le monde, il lui faut subvenir aux besoins de sa grande famille "arc-en-ciel", comme elle l'appelait. Elle remontera une dernière fois sur scène en 1975 et s'éteindra, épuisée alors que son nom est encore à l'affiche.
La femme universelle
Femme et mère courage, Joséphine Baker est toujours fascinante et inspirante. Elle aura traversé presque tout le 20ᵉ siècle en nous laissant un message universel de paix et solidarité entre les peuples. Une vie qui ne se résume pas à deux amours... mais à de multiples amours.
L'exposition "Joséphine Baker, libre et engagée" est à voir jusqu'au 3 novembre.
Salle du Scriptorium de l'Hôtel de Ville
Du lundi à vendredi — de 8h à 19h en semaine
de 9 H 30 à 19h le week-end.
Gratuit pour les Caennais, moins de 18 ans et demandeurs d'emploi.
Photo payante dans le style du Studio Harcourt à disposition.