La militante insoumise caennaise Emma Fourreau en garde-à-vue à Paris

La jeune femme, qui était candidate LFI aux législatives à Caen en juin 2022, a été interpellée avec d'autres militants lors d'une manifestation lundi soir à Paris. Des personnalités politique, des magistrats et des avocats dénoncent "des gardes-à-vues arbitraires."

Son dernier tweet a été publié à 19h. Emma Fourreau laissait clairement entendre qu'elle ne s'en tiendrait pas au rejet par les députés des motions de censure. "Pour le peuple, pour la dignité des travailleurs, pour la démocratie, la lutte continue ! Jusqu'au retrait". Dans la soirée, elle est descendue dans la rue pour se joindre aux manifestations . C'est là qu'elle a été "arrêtée".

Dans un communiqué les groupes d’action de La France Insoumise de Caen-la-mer font savoir que leur militante a été placée en garde-à-vue à Paris "comme 142 autres camarades, alors qu’elle manifestait pacifiquement contre le coup de force du gouvernement." 

Manifestation devant le commissariat du 1er arrondissement de Paris

Emma Fourreau est co-animatrice nationale des Jeunes Insoumis. Elle est aussi la collaboratrice parlementaire d'Anne Stambach. La députée LFI de Haute-Garonne s'est immédiatement rendue devant le commissariat du 1er arrondissement pour lui apporter son soutien et réclamer sa remise en liberté.

Ce matin, des militants insoumis se sont rassemblés devant ce même commissariat aux cris de : "libérez nos camarades".

Le maintien de l'ordre en acusation

Nul ne sait ce qui vaut à Emma Fourreau d'avoir été interpellée et placée en garde-à-vue. Sur les réseaux sociaux, de nombreux élus et militants de gauche dénoncent "un acte d'intimidation". Arthur Delaporte élu dans la circonscription voisine de celle où Emma Fourreau était candidate en juin dernier lui a apporté son soutien. Le député socialiste de Caen dénonce par ailleurs "l'usage disproportionné de la force publique". L'élu ajoute : "L’ordre républicain ce n’est pas la répression violente et aveugle, qui s’écarte du schéma national de maintien de l’ordre pour réprimer un mouvement social."

Depuis quelques jours, les opérations de maintien de l'ordre font l'objet de vives critiques. L'interpellation d'Emma Fourreau est intervenue au cours d'une soirée encore marquée par de nombreux débordements. Des vidéos circulent sur les réseaux sociaux, montrant des manifestants molestés et des journalistes bousculés.

"Il n'y a pas d'interpellations injustifiées, je ne peux pas laisser dire ça", déclare Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris en réponse aux syndicats d'avocats et de magistrats qui dénoncent des gardes à vue "arbitraires". "On interpelle pour des infractions qui, à nos yeux, sont constituées", ajoute le préfet de police.

L'AFP a fait les comptes : sur les 292 personnes placées en garde à vue en marge du premier rassemblement spontané jeudi, place de la Concorde, seules neuf ont été présentées au parquet, notamment pour des rappels à la loi. 283 procédures ont ainsi été classées sans suite, pour infraction insuffisamment caractérisée ou absence d'infraction. Le Syndicat de la Magistrature classé à gauche y voit le signe d'une "répression du mouvement social".

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