Des Maasaï africains aux peuples d’Amazonie : deux autochtones invités à Caen pour évoquer la protection de la forêt

Deux "gardiens de Mère nature", venus du Mexique et du Kenya ont été accueillis à l’université de Caen. Au programme: la protection des forêts de la planète et des peuples qui y vivent, alors qu’en Amazonie, du sol à la canopée, les arbres ont été ravagés par de violents incendies.
 

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Ils détonnent dans le paysage normand par les missions dont ils sont investis. 
Magadalene Setia Kaitei fait partie du peuple Maasaï, au Kenya. Elle a été désignée toute jeune par son peuple pour représenter la cause Maasaï en dehors des frontières de son pays.


Quant à Mindahi Crescendio Bastida Munoz, il est le gardien de la philosophie et des traditions du peuple mexicain Otomi.

Ils ont touché le sol français pour la première escale d'une série de rencontres. A Caen, la Chaire Normandie pour la Paix les a invités pour des ateliers-rencontres à la Maison de la recherche en sciences humaines.

Tous deux sont des "gardiens de Mère Nature", une alliance internationale de repésentants indigènes, qui ont pour point commun leur engagement dans la défense de l'environnement.
 


Qu'ils soient d'Afrique ou d'Amérique Latine, ils défendent devant le public normand la même cause : la sanctuarisation de leurs forêts.
Cela revient à définir des territoires ancestraux où ont toujours vécu des populations locales, afin que ces peuples préservent l'écosystème. En dernier lieu il s'agira de les faire reconnaître légalement.

C'est ce qu'explique Gert-Peter Bruch, qui a fondé l'association planète Amazone, une ONG de défense des droits des peuples autochtones.
 

Au sein de ces sanctuaires, il n’est plus question de porter atteinte à la biodiversité, ni aux traditions des indigènes qui vivent en lien étroit avec leur territoire. 

Mais en quoi les Normands peuvent se sentir concernés? Qu'attendent de telles sommités indigènes d'un passage par Caen ?

Pour Magdalene, la représentante des Maasaï, la réponse semble évidente : "la chose la plus importante que vous pouvez faire pour nous, c'est de nous aider à préserver la forêt Mau. C'est notre seule et unique forêt primaire, elle est très riche en rivières et en réservoirs d'eau. C'est notre château d'eau. Mais sur ces dizaines de rivières, la plupart sont asséchées.

Elle ajoute : 

Vous pouvez nous aider en créant des partenariats avec nous, nous souhaitons faire pousser deux millions de plantules afin de replanter des arbres et sauver la forêt Mau.

Pour Mindahi Crescencio Bastida Munoz, représentant du peuple Otomi, tous les êtres humains sont concernés, particulièrement les indigènes qui vivent très proches de la nature, mais ce qui arrive en Amazonie concerne tout le monde. C'est le problème de tous. 
 

Cela fait désormais 30 années que Gert-Peter Bruch est de ce genre de délégations. Il a accompagné Raoni, chef indigène devenu emblème de la protection de l'Amazonie, dans ses tournées internationales.
Ce fondateur de Planète Amazone, une ONG de défense des droits des peuples autochtones, a donc passé un quart de siècle à sensibiliser les politiques et les citoyens de la planète.

Mais que penser alors de ces incendies, nombreux, qui ont fait partir en fumée des milliers d’hectares de forêt amazonienne, côté Brésil, pendant des mois ?
 


Quand on lui demande si après 30 années de combat aux cotés de Raoni, il n'a pas envie de baisser les bras, il lance comme une évidence : 

J'ai pris conscience à 18 ans que les grosses entreprises et certains chefs d'Etat foutaient en l'air l'avenir de la planète, alors...Les gens qui vous disent qu'il n'y a pas de solution, ce n'est pas vrai. Elles sont à la disposition des jeunes qui sont en train de constuire le monde de demain.














 
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