Cinq personnes devaient comparaitre, lundi 2 octobre 2023, devant le tribunal maritime du Havre, après le naufrage du chalutier Breiz, survenu en janvier 2021, au large du Calvados. L'accident avait coûté la vie à trois marins. Parmi les prévenus, le capitaine du canot de la SNSM chargé du remorquage.
Cinq personnes, dont le capitaine du canot de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), chargé des opérations de remorquage, devaient comparaître lundi 2 octobre 2023, devant le tribunal maritime du Havre. [Mise à jour du 2/10/23] Le procès a été reporté au mois d'avril.
Trois marins pêcheurs ont perdu la vie
Elles sont jugées pour homicides involontaires, après le naufrage du chalutier Breiz, survenu le 14 janvier 2021, au large de Lion-sur-Mer, dans le Calvados. Naufrage qui avait coûté la vie à trois marins pêcheurs.
Ce jour-là, le chalutier Breiz se retrouvait, de nuit et dans des conditions météorologiques difficiles, en détresse au large de la côte de Nacre.
À son bord, trois marins, dont deux frères, originaires de Saint-Vaast-la-Hougue et Cherbourg. Lors du remorquage par le canot de la SNSM, le bateau de pêche sombrait très rapidement par l'arrière avec son équipage. Les corps des trois marins étaient récupérés le lendemain par les plongeurs dans l'épave.
Un an après le drame, le Bureau d'Enquêtes sur les évènements de la mer (BEA Mer) rendait son rapport d'investigation. Il mettait hors de cause les sauveteurs et soulignait "le manque d'expérience des pêcheurs et la surcharge" du chalutier au moment des faits.
Pourtant, quelques mois plus tard, en novembre 2022, les cinq membres de la SNSM ayant participé au remorquage étaient placés en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour homicide involontaire. Une garde à vue qui avait suscité beaucoup d'émotion chez les sauveteurs de la SNSM.
Cinq personnes au tribunal
En juin 2023, le parquet du Havre décidait de renvoyer cinq personnes devant le tribunal pour homicides involontaires. Parmi elles, le capitaine du canot tout temps de la SNSM Sainte-Anne-des-Flots de Ouistreham.
Le parquet estime qu'il n'a pas mené l'opération de remorquage "dans les règles de l'art" (une vitesse trop élevée notamment et un câble trop court). Il lui est également reproché d'avoir indiqué "des horaires ne correspondant pas à la réalité des faits" dans le journal de bord.
Outre le capitaine du canot de la SNSM de Ouistreham comparaissent devant le tribunal, le co-armateur du chalutier, un expert maritime et deux agents de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) du Calvados.
Les peines encourues vont jusqu'à dix ans d'emprisonnement.