OGM : contesté par l'INRA et l'INSERM, le Caennais Gilles-Eric Séralini est l'invité de notre journal ce jeudi soir

En 2012, Gilles-Eric Séralini publiait une étude démontrant la toxicité de maïs transgénique sur des rats.  Ses travaux ont été contestés à plusieurs reprises. L'INRA et l'INSERM ont à leur tour contredit ce mercredi les conclusions du chercheur caennais. Il est l'invité du journal ce jeudi. 

C'est une étude qui continue à faire du bruit six ans après sa publication. En 2012, le chercheur caennais Gilles-Eric Séralini démontrait dans ses travaux que des rats, nourris pendant deux ans avec un maïs OGM, mouraient plus jeunes et souffraient plus souvent de cancers que les autres. "Cela fait quinze ans que la population est cobaye d'un système où on n'a pas testé les maïs OGM qu'elle mange plus de trois mois", s'alarmait alors le scientifique normand.
 Très vite, l'étude du professeur Séralini a été contestée. La revue "Food and Chemical Toxicology", qui l'avait publiée, décidait de la retirer, mettant en doute le sérieux de sa méthodologie. Six académies scientifiques françaises pointaient dans un communiqué commun "de nombreuses insuffisances" et estimaient qu'elle n'apportait  "aucune conclusion fiable".

Retour sur les travaux de Gilles-Eric Séralini par Jérôme Raguenau


Puis, c'est l'Efsa, l'agence européenne compétente sur la sécurité des aliments, qui rejetait à son tour les travaux du chercheur caennais , dénonçant "les lacunes importantes constatées dans la conception et la méthodologie."  Un coup dur mais pas une surpise pour Gilles-Eric Séralini qui déclarait alors: "L'Efsa a déjà à rougir du fait d'avoir jeté nombre d'études sur le bisphénol A. Ça confine à la criminalité."
  Un an et demi plus tard, cette étude réapparaissait dans la revue Environmental Sciences Europe dans une version légèrement remaniée au niveau de la forme. Mais les conclusions, elles, restaient les mêmes. Elle est de nouveau remise en cause aujourd'hui par une étude rendue publique ce mercredi par l'INRA (Institut national de la recherche agronomique) et l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

 L'étude n'émane pas de Monsanto mais d'un consortium de recherche publique, dans le cadre du programme Risk'OGM financé par le Ministère de la transition écologique et solidaire. Elle s'est entourée de précautions pour prévenir les critiques: ainsi, au lieu de 90 jours, la durée de l'expérimentation s'est étendue sur 6 mois, auprès de 20 rats, soit "un tiers de la vie du rat", explique à l'AFP Bernard Salles, qui coordonne le projet.
  
Les rats ont été nourris avec un régime contenant soit du maïs OGM (MON810 ou NK603) soit du maïs non OGM, à différentes concentrations. Les chercheurs ont utilisé des techniques de biologie à haut débit pour rechercher
des variations métaboliques.
    

"Aucune altération des organes"

Ils ont pu identifier des marqueurs pouvant différencier les régimes MON810 et NK603. "En revanche, au terme de six mois d'expérimentation, aucune différence significative du point de vue biologique n'a été identifiée entre régimes OGM et non OGM", indique le communiqué. "Aucune altération des organes et en particulier du foie, des reins ou de l'appareil reproducteur des rats aux régimes OGM n'a été observée".
    
In fine, "les chercheurs n'ont pas mis en évidence d'effet délétère de l'alimentation avec du maïs MON810 et NK603 sur la santé et le métabolisme des rongeurs, même au terme d'une longue période d'exposition", concluent l'Inra et l'Inserm. L'étude contredit les conclusions du Pr Séralini, dont l'étude présentait selon Bernard Salles de graves défauts: "il a prolongé son étude à 2 ans, avec un groupe trop petit de 20 rats alors que pour une telle durée il faut 50 rats, et de ce fait, les résultats présentaient une variabilité telle qu'on pouvait leur faire dire n'importe quoi", dit-il.
  
Le professeur Gilles-Eric Séralini sera l'invité de votre édition régionale (Caen) à ce jeudi soir et répondra à ces accusations.

 
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