Plusieurs études récentes invalideraient le lien entre maïs OGM et cancer, scandale sanitaire révélé par le professeur caennais Gilles-Eric Seralini en 2012. Un épisode de plus dans son combat. Le Pr Seralini répond aux lobbyistes dans cet article. Le consommateur, lui, en perd son latin.
Saura t-on un jour la vraie vérité sur ce qu'on mange "vraiment" ?
A propos du Round-up de Mosanto "qui contient de l'arsenic et des dérivés de pétrole", rappelle le Professeur Gilles-Eric Seralini,"je demande depuis longtemps une véritable étude indépendante mais aucun gouvernement n'a le courage de s'y atteler"Ce mercredi 4 juillet 2018, c'est le journal Le Figaro et Europe 1 qui reviennent à la charge avec la mise en avant de deux études récentes visant à évaluer les risques pour la santé d'un type de maïs OGM. Deux études nommées G-TwYst et Grace. Allant à l'opposé des conclusion de Gilles-Eric Séralini. Des études qui aident à dénoncer des erreurs et "une manipulation scientifico-médiatique soigneusement préparée", selon le Figaro.
Deux études qui plongent donc Gilles-Eric Séralini dans la controverse, voire dans le côté "obscur" : des erreurs sont relevées ( au moins deux) dans son étude de 2012 et on lui reproche aussi la lignée de rats choisie, etc...OGM : "Les images ont eu plus d'impact que les résultats de l'expérience "
INTERVIEW- David Demortain est sociologue des sciences et de l'action publique (Inra), il réagit à la médiatisation prématurée des travaux de Gilles-Éric Séralini, en septembre 2012, qui présentait son étude controversée sur des rats de laboratoire nourris au maïs transgènique.
Professeur Bernard Salles : "Aujourd'hui, on ne peut pas dire que manger du maïs OGM provoque des cancers chez le rat"
Chronique Trois questions à par Patrick COHEN diffusée le 04/07/2018 07:20 pendant Europe matin : Tous les matins, Patrick Cohen interroge les personnalités qui font actualité.
Sur son site personnel qu'il nourrit lui-même de ses recherches, le Professeur Séralini n'a cessé depuis 2012 de développer son étude et de vérifier. Il répond aussi à ce deux études ci-dessus citées.
L'une des deux dernières études mises en avant est en fait un projet européen lancé après la publication des photos-chocs en 2012.
Son nom? Grace.
Étude à laquelle ont été associés, dès le départ, l'équipe du Pr Seralini et celle des pro OGM dont l' AFBV ( L'association Française des biotechnologique végétales).
"Mais nous avons fini par claquer la porte de ce comité", raconte Gille-Eric Séralini ce 4 juillet 2018, après la publication du Figaro. "Que le gouvernement et l'Europe veuillent vérifier la véracité de notre travail, nous sommes pour, au contraire ! mais pas en faisant n'importe quoi."
"Les choses ont été bidonnées dès le départ", affirme le professeur
"Mener cette fameuse contre-étude sur 3 mois ou un an, c'est de facto s'arrêter avant que ne surgissent les dérèglements hormonaux qui apparaissent sur 2 ans, voire plus", poursuit Gille-Eric Séralini. "Ils confondent aussi tumeurs et cancer alors qu'une tumeur ne donne pas forcément un cancer."De son côté l'AFBV dans un communiqué de presse publié ce 4 juillet 2018 "se félicite que les grands medias s’emparent enfin des résultats de ces études européennes et françaises (..) Les maïs OGM ne sont donc pas toxiques. La polémique scientifique est terminée. En vérité, c’était une fake news ! "
Et sur les réseaux sociaux circulent ce type de publications, comme ci-dessous, les éléments de langage proposés par les pro-OGM
Les 'mute news' : aucune preuve sur la toxicité des maïs génétiquement modifiés !
Nous avons évoqué en décembre 2013 les thèses défendues par quelques experts montrant les nuisances supposées des OGM (Organismes Génétiquement Modifiées) sensés être résistants aux Roundup. L'article de GE Séralini a été rétracté car les méthodes étaient mauvaises... toute une littérature a été générée autour de cette affaire dont l'objectif était de discréditer les OGM..
Une "Fake News" l'étude Séralini ?
L'image est forte. C'est une véritable guerre de la communication qui est engagée."Et c'est justement de la "com", réagit Gilles-Eric Séralini. A gros coups de millions (ndlr : l'AFBV a de forts liens avec le géant Mosanto), ils ont de quoi se payer de grosses agences qui sont douées dans la manipulation de l'opinion."
Le Professeur caennais qui est actuellement en Espagne pour un colloque se plongera t-il en rentrant dans l'étude d'un procès en diffamation ? "J'en ai déjà gagné 7, rappelle-t-il . J'ai gagné à chaque fois, sur la totalité des recours que j'ai déposé. C'est trop d'argent et d'énergie, je préfère dépenser dans la recherche." (ndlr : il vient de publier un livre sur la présence de pesticides dans le vin)
Des études citées, mais pas de données brutes publiées
Un autre détail dérange particulièrement Gilles-Eric Séralini : "on nous donne que du partiel. où sont les données brutes? ça me rappelle Mosanto qui n'a jamais voulu les communiquer" pour le Round up ou le Glyphosate. L'article du Figaro précise que la publication de ces données brutes est prévue pour cet hiver.
"Il faut savoir que ces études citées par mes détracteurs valent très cher. Elles sont estimées à 15 millions d'euros- d'argent public", conclu le Pr Séralini.
Pour y répondre point par point, et s'intéresser aux dernières révélations sur la bière, le vin et les pesticides, le caennais prépare cet été un livre choc sur le thème : "Round'up et Glyphosate ou le plus gros scandale alimentaire du siècle."
"Les OGM sont des sacs à Round-up. Les céréales en contiennent. quand on a compris ça. Les choses s'éclaircissent."
Une prochaine bombe, en plein débat public sur les poisons qu'on nous fait manger, parfois à notre insu. Le Professeur Séralini, lanceur d'alerte, lui, nous aura prévenu.