Ce vendredi 6 octobre, Elisabeth Borne inaugure le centre pénitentiaire de Ifs. Il est appelé à remplacer la maison d'arrêt de Caen, désormais vétuste.
La façade de la maison d'arrêt de Caen a été repeinte il y a deux ans. Malgré tout, l'établissement ouvert en 1904 continue aujourd'hui d'accueillir près de 400 détenus condamnés pour de courtes peines ou en attente d'être jugés. Un taux d'occupation de près de 200%.
Elle a quand même un siècle cette prison. Dans des cellules, il y a de l'humidité. Il faudrait au moins redonner la dignité des prisonniers.
Un ancien prisonnierFrance 3 Normandie, interview réalisée en 2021
Dans des cellules qui mesurent moins de 10 m2, on trouve parfois trois détenus, des conditions d'incarcération indignes qui ont valu à la France d'être condamnée par la cour européenne.
"C'est l'absence d'eau chaude, c'est le chiotte qui n'est pas isolé du reste de la cellule. Lorsque vous êtes deux ou trois en cellule, quand vous faites vos besoins, vous le faites quasiment devant vos collègues, c'est quand même assez humiliant" expliquait en 2021 Jacques Martial, avocat, ancien membre de la commission de surveillance des prisons, "la double peine, c'est pas seulement les conditions matérielles, c'est l'ensemble des conditions de vie."
La maison d'arrêt de Caen est l'une des plus vielle maison d'arrêt de France encore en activité. Sa construction a débuté il y a 120 ans. À l'époque, c'était une prison moderne où un seul détenu était enfermé par cellule. La rénovation faite à l'intérieur ne suffisait plus, il fallait reconstruire une prison plus grande avec des vitres et des espaces verts, une prison à taille humaine comme c'était le cas il y a plus d'un siècle. Le nouveau centre d'Ifs doit prendre progressivement le relais.