"Une véritable révolution" au Pôle espoir cycliste de Normandie pour former les champions de demain

Le pôle espoir cyclisme de Normandie a présenté sa nouvelle promotion de coureurs prometteurs, mardi 5 décembre. Une équipe de 11 pépites, parrainée par Kévin Vauquelin. À l'intersaison, le centre de formation s'est réorganisé en profondeur à la suite du départ de David Louvet, directeur pendant 23 ans.

Dix garçons et une fille : onze jeunes cyclistes prometteurs composent la promotion 2023-2024 du Pôle espoirs cyclisme de Caen, antenne du Centre sportif de Normandie (CSN).

Ils rêvent et aspirent à marcher dans les pas de leurs illustres aînés que sont Eglantine Rayer (DSM-Firmenich), Benoît Cosnefroy (AG2R-Citroën) ou Kévin Vauquelin (Arkéa-Samsic).

Kévin Vauquelin, d'espoir à parrain

C'est d'ailleurs ce dernier, vainqueur de trois courses internationales la saison dernière, qui est le parrain de la nouvelle promotion. "Le pôle m'a mis le pied à l'étrier dans le sport de haut niveau, à un moment où je voulais continuer le vélo plus loin que la simple course du dimanche", relate-t-il, devant les jeunes espoirs.

À 22 ans, Kévin Vauquelin a réussi à percer, et se révèle aujourd'hui parmi les meilleurs espoirs de l'avenir du cyclisme français, mais son parcours a été sinueux. C'est pourquoi il prévient ses successeurs : "tout le monde ne passe pas pro, les études sont importantes". 

"L'objectif n°1 des années pôle, c'est le bac !"

D'ailleurs, au moment d'intégrer le pôle espoir, les jeunes et les formateurs s'engagent à tout mettre en œuvre pour obtenir le bac. "C'est l'objectif n°1 des années pôle, avance d'emblée Anthony Malenfant, le nouveau directeur de la structure. L'un des membres de la dernière promotion l'a raté en juin dernier. En principe, il devait quitter le groupe mais nous l'avons conservé malgré son redoublement. Le contrat moral fonctionne dans les deux sens."

Mais le but ultime demeure la fabrication de champions à la tête bien faite. Durant l'été, l'organisation du centre de formation a subi de profonds bouleversements. Son taulier depuis près d'un quart de siècle, David Louvet, est parti en Afrique, auprès de la sélection nationale du Rwanda.

Pour le remplacer, le Comité de Normandie a fait "une véritable révolution", dixit Bernard Sineux, son président. Désormais, on retrouve aux commandes non pas une seule personne mais un triumvirat : Anthony Malenfant, Thérésa Hoebanckx et Julien Jamot.

Une prise en charge maximisée et optimale

Le premier s'occupe de la coordination régionale et de la direction de la structure, la seconde des filles et des cadets. Quant au troisième, passé par le pôle il y a quelques années, il devient entraîneur des juniors et des espoirs, tout en étant en apprentissage. 

David était là depuis 24 ans, c'était une institution. J'ai récupéré ses missions mais je ne voulais pas cumuler à la fois les entraînements, le haut niveau, les sélections... Je ne voulais pas être juge et partie. C'est donc une réorganisation complète, une façon différente de travailler. Pour l'instant, ça fonctionne très bien, tout le monde adhère au projet. 

Anthony Malenfant, directeur du Pôle espoir cyclisme Caen

Julien Jamot apporte notamment son vécu de jeune sportif passé par les murs, et développe aussi les partenariats et la recherche de sponsors. Thérésa Hoebanckx, elle, débarque avec une vision moderne des entraînements, et la volonté de développer davantage le cyclisme féminin. Pour l'heure, Océane Legeay est seule dans la promotion 2023-2024. 

Chez les jeunes, le changement n'a pas tardé à se faire ressentir. "Il y a eu beaucoup de nouveautés, de changements positifs, détaille Gabin Dubosq, en 3e et dernière année. Ça a relancé complètement le pôle. On a un suivi beaucoup plus personnalisé. On a vraiment toutes les cartes en main, c'est plaisant au quotidien."

Les jeunes cyclistes ont à leur disposition un nouvel espace de récupération, avec bains chauds et froids, mais aussi l'accès à un préparateur mental, un psychologue, un diététicien, et à un service médical en lien avec le CHU, le tout mis en place par le CSN.

Par ailleurs, les nouveaux partenariats de sponsoring ont permis l'acquisition de matériel de dernière génération, comme des casques de chrono, des capteurs de puissance, des pédales connectées.

Quitte à repartir sur une nouvelle ère, le maillot a aussi été changé, dans un design résolument moderne, choisi par les cyclistes eux-mêmes. Ce cadre de vie amélioré permettra-t-il à la Normandie de façonner davantage de grands coureurs ? C'est à espérer. En une vingtaine d'années, 18 athlètes passés par le pôle espoir ont réussi à intégrer le monde professionnel. 

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