Nommé dimanche 29 décembre à la tête de l'équipe fanion du SM Caen, Bruno Baltazar a animé ce lundi sa première séance avec ses nouveaux joueurs. À l'heureuse surprise des supporters, le coach portugais s'est exprimé dans un très bon français.
"Il parle français donc c'est déjà un point positif", venu assister au tout premier entraînement de Bruno Baltazar, remplaçant de Nicolas Seube, Benoît est rassuré. La nomination du coach portugais avait réveillé en lui le douloureux passage de son compatriote Rui Almeida à la tête du SM Caen, à l'été 2019.
Des supporters agréablement surpris mais méfiants
Toutefois, le supporter qu'il est se garde bien de juger hâtivement celui qui vient tout juste de remplacer la légende du SMC. "On ne sait pas s'il est là six mois pour finir la saison, ou pour avoir un choc émotionnel au niveau des joueurs. On croise les doigts, on pense au club avant tout, en espérant qu'il y ait deux ou trois victoires d'affilée, le maintien cette année et on espère un entraîneur de renom l'année prochaine".
Sur le terrain, Bruno Baltazar n'est pas le seul bizut. À ses côtés, Guilherme Ramos, son fidèle adjoint de 39 ans. Les deux techniciens donnent de la voix, encouragent les joueurs, leur demandent d'être réactifs, agressifs dès la perte du ballon. "Il a l'air de beaucoup parler, ce qui est surprenant. C'est dynamique et ça a l'air de bien se passer", commente Arnaud, emmitouflé dans un bonnet et une écharpe bleus et rouges, le long des mains courantes.
À ses côtés, Soen demeure dubitatif. "Pourquoi lui ? Un entraîneur de D1 polonaise qui a une équipe 12e du classement et qui a fait 13 clubs en 12 ans, c'est assez inquiétant. Les statistiques ne me rassurent pas des masses". Ziad Hammoud, le président du SM Caen expliquera ce choix ce mardi, lors d'une conférence de presse de présentation, programmée à midi.
Hommages à Seube, "sacrifié sur l'autel du foot business"
Si des dizaines de supporters malherbistes sont venus observer le nouvel entraîneur à la tête de leur club de cœur, ils manifestent aussi leur tristesse de voir Nicolas Seube quitter le club. "Je suis un peu déçu par rapport à la façon dont ça a été fait, on aurait pu lui laisser le mois de janvier au moins pour lui laisser remonter la barre. Il ne mérite pas une fin comme ça", regrette Benoît.
"On a beaucoup de mal à comprendre la stratégie, j'ai été assez choqué de la manière dont les choses se sont faites vis-à-vis de Nicolas Seube, surtout pour le remplacer par un entraîneur pas connu", se désole Arnaud, espérant que les plus fervents supporters ne s'en prennent pas aux joueurs si la suite de la saison venait à tourner au vinaigre.
Présent pour ce premier jour sans la légende du club à la tête de l'équipe fanion, Christophe Vaucelle rumine son amertume. Le patron du MNK96 en veut énormément aux nouveaux dirigeants du club. "Y'a aucun respect pour le SM Caen, c'est comme ça que je l'interprète. Les MBappé se sont acheté un club, c'est leur jouet et ils jouent avec. S'il faut virer Nicolas Seube, c'est pas un problème. C'est la légende du club, il est aimé des supporters, ils n'en ont rien à foutre. Pour moi, c'est le début de la fin, j'ai très peur pour l'avenir".
✍️ Communiqué du #MNK96. pic.twitter.com/iHc2JZIrmN
— We Are Malherbe (@WeAreMalherbe) December 30, 2024
S'il espère évidemment que le club va se maintenir en Ligue 2, il met en garde le clan MBappé sur une éventuelle fronde des supporters, qui pourrait se matérialiser rapidement dans les tribunes si un redressement rapide n'est pas enclenché. "Nicolas Seube, on l'aurait soutenu jusqu'au bout, même s'il avait fallu se battre jusqu'à la dernière journée. Là, s'il n'y pas de résultats, s'ils ne gagnent pas les matchs, et que ça lâche en tribune... Ça va être très compliqué pour la nouvelle direction", présage-t-il. Premier élément de réponse ce vendredi. Caen reçoit Clermont, 15e et seulement deux points devant lui au classement.
