Cette semaine, une de nos équipes vous emmène sur les marchés de Caen rencontrer les commerçants non sédentaires et découvrir leur quotidien.
Si l'agglomération caennaise est l'une des plus pourvues en centres commerciaux, les traditionnels marchés y font de la résistance. Ils sont encore nombreux à préférer déambuler parmi les étals plutôt que de pousser un chariot métallique dans des allées froides et déshumanisées. Le marché offre tout à la fois un festival des sens, un espace d'échange et de vie. Un monde presque à part entière dont les principaux acteurs sont les commerçants non sédentaires. Une de nos équipes vous fait découvrir cette semaine leur quotidien.
Un feuilleton en trois reportages proposé par Thierry Cléon, Cyril Duponchel, Sylvain Chemin et et Xavier Gérard
Au rythme des saisons
Depuis sept saisons, chaque fin de semaine, des maraîchers de Saint-Vaast-sur-Seulles dressent à la fraîche leur étal sur les pavés de la place Saint-Sauveur. Certes, le réveil est un peu difficile mais cette escapade "caennaise" est vécue comme une respiration, une ouverture au monde. "Si on n'avait pas le marché, on deviendrait un peu des moines", confie Joan Dossi. L'occasion d'échanger avec la clientèle, de prodiguer quelques conseils mais aussi de conforter le virage opéré par l'exploitation voilà dix ans.Bien loin des pratiques intensives, ces maraîchers ont fait le choix de travailler au rythme des saisons sur 14 hectares de terrain, sous serre et à l'air libre, en bio. "Quand on fait les marchés, on voit que le travail qu'on fait, toutes les heures toutes les journées qu'on passe à la récolte, ça paye, on le voit à la satisfaction des clients", raconte Boris Froger.
Jean-Paul Dossi, maraîcher
Alexandra Cocard, maraîchère
Boris Froger, maraîcher
Joan Dossi, maraîcher
"Une vie qui n'est pas facile"
"C'est un rythme de vie à part. Je me couche à 8 heures le soir pour pouvoir être d'attaque le matin". Pour Sbéastien Bocq, la journée de travail commence à heures du matin, à la criée de la Demi-Lune. Le poissonnier vient faire ses courses avant que d'autres viennent faire les leurs à son étal. "Ce que je vais leur vendre, c'est ce que je peux manger sans problème et me faire plaisir à le manger."Et pour vendre le poisson, il faut savoir le mettre en valeur. "C'est comme un tableau, il faut qu'il y ait une couleur qui fasse ressortir l'autre". Cette science de l'étal se transmet dans la famille Brocq depuis quatre générations. Mais malgré l'amour qu'il porte à son métier, pas sûr que Bertrand ait envie de transmettre le flambeau d' une "vie qui n'est pas facile".
Sébastien Brocq, commerçant non sédentaire
Une ville dans la ville
C'est le rendez-vous incontournable du dimanche à Caen. Sur le marché du Bassin Saint-Pierre, on croise toutes les générations mais aussi toutes les cultures. En quelques minutes, arpenter le quai Vendeuvre permet d'explorer une multitude de pays et de découvrir leurs gastronomies. Un marché normand ouvert aux quatre coins du monde, en somme. C'est un monde à part entière, avec ses acteurs, ses 400 commerçants non sédentaires, et ses règles, un monde arbitré par les placiers. Enfin, c'est aussi un lieu d'échange et d'expression à ciel ouvert, point de passage obligé des citoyens les plus engagés.Intervenants:
Nelly Delamare, présidente du syndicat des commerçants non sédentaires du Calvados et de l'Orne
Estelle Cuquemelle, responsable service Commerce de la ville de Caen
Clément, membre syndicat Sud éducation