Deux jours après la publication d'une vidéo signée L214 pointant un mauvais traitement dans un élevage laitier situé en Haute-Marne, Carrefour et Intermarché annoncent demander à leur fournisseur de suspendre son approvisionnement chez cet éleveur par précaution.
Au lendemain de la diffusion d'images prises par l'association de défense animale L214 dans un élevage laitier de Haute-Marne, deux enseignes de la grande distribution réagissent. Mardi, L214 avait publié des vidéos montrant des mauvais traitements sur les animaux d'un élevage qui fournit la société Ermitage.
Ce mercredi 27 novembre, le groupe Carrefour et Intermarché ont tour à tour indiqué qu'ils avaient demandé à leur fournisseur, avec qui ils travaillent pour leurs marques distributeur, de ne plus se fournir auprès de l'éleveur mis en cause.
"Les pratiques mises en évidence par la vidéo transmise par L214 ne sont pas conformes à nos règles. Celles-ci ont été relevées par L214 chez un éleveur laitier qui approvisionne le fabricant de fromage Ermitage. Ce fabricant de fromage fournit notamment Carrefour pour certaines de ses références à marque propre", indique ainsi le groupe Carrefour.
Des conditions "inacceptables", dit Intermerché
L'enseigne demande ainsi à son fournisseur, la société Ermitage, de "diligenter immédiatement une enquête auprès de cet éleveur, qui sera menée par un expert indépendant. Dans l'attente des résultats de cette enquête, Carrefour demande à la société Ermitage de suspendre ses approvisionnements auprès de l’éleveur mis en cause dans la vidéo de L214".
Intermarché dit de son côté avoir "immédiatement contacté l'Ermitage afin d'avoir confirmation de la suspension de la collecte de lait chez cet éleveur dont les conditions sont inacceptables." Les approvisionnements sont arrêtés, nous assure Intermarché.
Pas de maltraitance selon l'enquête des services vétérinaires
Au-delà de cet audit, Carrefour assure avoir demandé à Ermitage de mener les contrôles nécessaires auprès de l’ensemble de ses fournisseurs et producteurs. Ce plan d'action est déjà en cours de mise en œuvre puisqu'une première expertise par un cabinet vétérinaire est prévue ce jour, le mercredi 27 novembre.
Cette suspension d'approvisionnement intervient alors même que la préfecture de Haute-Marne indique ne pas avoir de grief envers l'élevage en question. "Suite à la diffusion sur les réseaux sociaux par l'association L214 d'une vidéo dénonçant les conditions d’élevage situé à Leschères-sur-le-Blaiseron, la préfète de la Haute-Marne, a immédiatement demandé l’intervention sur site des services vétérinaires... Il en résulte que cet élevage n’est pas défavorablement connu des services vétérinaires. Aucune plainte portant sur la maltraitance animale n’a été reçue durant les cinq dernières années. L’exploitation, fait par ailleurs l’objet d’un suivi sanitaire régulier par un vétérinaire sanitaire".
Les contrôles effectués le mardi 26 novembre ne mettent pas en évidence d’actes de maltraitance.