Le coureur de 400 mètres haies, Wilfried Happio, a été sacré champion de France samedi 25 juin au soir à Caen. Agressé vingt minutes avant sa course, l'athlète blessé a couru avec un œil bandé.
Vingt minutes avant de remporter le titre de champion de France, Wilfried Happio, athlète de 23 ans ans, est agressé sur la petite piste d'échauffement du lycée Malherbe, à 500 mètres du stade Hélitas où se déroule la compétition. "Il y a eu un gros incident à l'échauffement. Quelqu'un s'est jeté sur lui et l'a tapé", a expliqué Olivier Vallaeys, entraîneur d'Happio et responsable du 400 mètres, du 400 mètres haies et du relais 4x400 mètres pour la Fédération française d'athlétisme (FFA).
Un mec qui venait de nulle part lui a demandé si c'était bien lui Wilfried Happio et s'est jeté sur lui. Moi je l'ai ceinturé. C'était 20 minutes avant la course, on était prêts à partir en chambre d'appel. On est sous le choc. Le mec a été interpellé. Wilfried va bien. Mais je suis sans voix, c'est de l'agression pure. C'est scandaleux. Ce sont des méthodes de sauvage.
Olivier Vallaeys, entraîneur d'HappioAFP
"Un mec qui venait de nulle part lui a demandé si c'était bien lui Wilfried Happio et s'est jeté sur lui. Moi je l'ai ceinturé. C'était 20 minutes avant la course, on était prêts à partir en chambre d'appel. On est sous le choc. Le mec a été interpellé. Wilfried va bien. Mais je suis sans voix, c'est de l'agression pure. C'est scandaleux. Ce sont des méthodes de sauvage", raconte l'entraîneur d'Happio, Olivier Vallaeys.
"Je ne sais pas du tout ce qu’il s’est passé, je ne connais pas l’histoire, donc je ne peux pas trop m’avancer mais c’est inquiétant parce que l’athlé' c’est un monde où tout le monde s’entend donc ça fait bizarre quoi", a réagi ce dimanche Mathéo Duc, 21 ans, en compétition pour le 10 000 mètres de marche athlétique.
On en a un peu tous discuté forcément, ça choque parce que ça n’arrive jamais mais après moi je suis resté dans ma bulle ce n’est pas des trucs qui m’intéressent.
Mathéo Duc, 21 ans, athlèteFrance 3 Normandie
Wilfried Happio remporte la course après son agression
Maillot noir et bandeau noir de travers cachant un bandage sur l'oeil gauche, le spécialiste du 400 mètres haies Wilfried Happio a survolé sa course et a révélé dans la foulée son improbable préparation de finale.
Le demi-finaliste des derniers Jeux olympiques de Tokyo s'est immédiatement présenté en zone mixte après sa victoire, la tête basse, en larmes, le nez en sang.
Je n'ai pas envie de m'étaler dessus, l'affaire est en cours. Pour parler de la course, avec un seul oeil c'est plus compliqué. Les sensations étaient bonnes.
Wilfried Happio, champion de FranceAFP
La FFA a confirmé "l'agression par un individu interpellé par police municipale de Caen, venue très vite car le service de la ville était sur place."
Malgré le contexte, Wilfried Happio a gagné en 48 secondes 57, record personnel pulvérisé, de quoi valider sa place pour les Championnats du monde à Eugene dans trois semaines (15-24 juillet) et devenir le 5e meilleur performeur français de tous les temps.
"Je suis content d'avoir fait ces minima, ça complète la saison. Physiquement ça va", a-t-il ajouté avant d'être emmené à l'hôpital.
L'agresseur était "habilité à rentrer"
C'est aux alentours de 18h30 que celui qui est désormais champion de France s'est fait agresser, sur la piste d'échauffement, juste avant sa course. "D’après les premiers éléments qu’on a eu, la personne était habilitée à rentrer dans cette zone d’échauffement, maintenant il faudra faire la lumière sur ce qu’il s’est réellement passé et pourquoi ça s’est passé, explique le maire-adjoint aux sports de Caen, Aristide Olivier ce dimanche. Ce sera le rôle de la police de regarder précisément." Pour l'élu, les mesures de sécurité n'ont pas été bafouées.
C'est quelqu’un qui avait un bracelet pour pouvoir rentrer dans cette zone-là. Il en a été exclut immédiatement et rapidement par les services de sécurité et de la police municipale.
Aristide Olivier, maire-adjoint aux sports de la ville de CaenFrance 3 Normandie
Le niveau de sécurité a tout de même été relevé ce dimanche, précise Aristide Olivier qui indique que la mairie "sera solidaire des démarches engagées" par la Fédération Française d'Athlétisme et par Wilfried Happio, si une plainte est déposée, mais elle ne portera pas, elle-même, plainte. L'athlète pourrait le faire de son côté, soulignait Aristide Olivier en milieu de journée.