Pendant la Bataille de Normandie, on estime à 20 000 le nombre de civils restés terrés dans les carrières, parfois de longues semaines, comme celles de Fleury-sur-Orne, baptisées "La cité des ténèbres". L'une d'entre elles fait l'objet d'une étude archéologique inédite.
Le 6 juin, Caen essuie plusieurs bombardements. Le coup de Grâce intervient dans la nuit du 6 au 7 juin.
Au milieu de cadavres et de maisons en flammes, des centaines d'habitants se précipitent vers les ilôts sanitaires et les centres d'accueil et de secours dans la plus grande désorganisation, certains fuient loin de la ville, d'autres encore preferrent trouver refuge dans les nombreuses carrières de pierres qui entourent Caen.
Comme dans les carrières de Fleury-sur-Orne, au Sud de Caen, où 10 à 12 000 personnes ont trouvé un abris. Un abris provisoire qui aura finalement duré 6 longues semaines.
Une histoire troglodyte que nous vous racontons dans ce feuilleton en quatre épisodes signé Aurélie Misery, Cyril Duponchel, Jacques Vetter, Marc Michel et Bruno Dubois. Le montage est de Karine Lepainteur.
Episode 1 : Les bombardements de Caen, la fuite et la mise à l'abri.
Intervenants :
Jean Quellien, Historien, auteur de "Les civils dans la Bataille de Normandie" (OREP éditions)
Françoise Passera, Historienne, auteure de "Les civils dans la Bataille de Normandie"
Episode 2 : 1 000 réfugiés dans la carrière de la Brasserie Saingt.
Comme près de mille autres personnes, Yvette Lethimonnier a vécu dans la carrière de la Brasserie Saingt.
Elle y est descendue le 6 juin 1944, à l'âge de 11 ans. Elle a découvert la promiscuité, les matelas en paille sur les caillous, les poux, le froid et l'humidité.
Intervenants :
Cyril Marcigny, Archéologue, Directeur-adjoint de l'INRAP Normandie
Yvette Lethimonnier, ancienne réfugiée des carrières
Laurent Dujardin, Spéléologue, historien associé au CRAHAM, auteur de "Les réfugiés dans les carrières de Caen" (Editions Ouest-France)
Episode 3 : la vie sous terre, à la lueur des bougies et des lampes à carbure
La vie s'organise sous terre, à 15 mètres de profondeur, à la lueur des bougies et des lampes à carbure.Il faut lutter contre l'ennui et la faim. La nourriture est rationnée. Le père d'Yvette est promu chef du ravitaillement. "Il avait la volonté de garder le calme", se souvient Yvette. Mais sortir chercher de la nourriture est très dangereux, surtout à partir du 8 juillet quand les Allemands se replient rive droite. Les carrières sont alors sur la ligne de front. Les bombardements sont massifs et les civils ne peuvent plus sortir.
Intervenants :
Yvette Lethimonnier, ancienne réfugiée
Cyril Marcigny, archéologue, Directeur-adjoint de l'INRAP Normandie
Laurent Dujardin, spéléologue historien associé au CRAHAM, auteur de "Les réfugiés dans les carrières"
Archives Mémorial de Caen / Jean Quellien
Episode 4 : le projet scientifique de reconstitution de la carrière Saingt en 3D
En raison de ses nombreux vestiges, la carrière Saingt de Fleury-sur-Orne est l'objet de toutes les attentions des archéologues.Emblématique des carrière-refuge de 44, elle est au coeur d'un programme de recherche mené conjointement par des archéologues de l'INRAP et des scientifiques du CNRS et de l'Institut national des sciences appliquées de Strasbourg.
Intervenants :
Pierre Grussenmeyer, Responsable du laboratoire des sciences de l'ingénieur, de l'informatique et de l'imagerie, INSA Strasbourg
Cyril Marcigny, archéologue INRAP, Directeur-adjoint de l'INRAP Normandie
Laurent Dujardin, spéléologue historien associé au CRAHAM, auteur de "Les réfugiés dans les carrières pendant la Bataille de Caen" (éditions Ouest-France)
Yvette Lethimonnier, ancienne réfugiée de la carrière Saingt