Le cimetière de Luc-sur-Mer (Calvados) a été agrandi après plusieurs mois de travaux. Un extension qui comprend un nouvel espace dédié aux inhumations écologiques. C'est une première dans la région.
Reposer en paix avec la nature. Après des mois de travaux d'extension, dans les allées du cimetière de Luc-sur-Mer dans le Calvados, des emplacements existent désormais pour des inhumations écologiques : "Sur les 330 places supplémentaires ici, 58 ont été créées pour une inhumation écologique", nous explique Martial Heutte, adjoint en charge des travaux de la ville.
Cercueils en bois non traité ou en carton
Sur la nouvelle parcelle 2 700 m², cette zone est recouverte d'herbe et de multiples arbres. "Cet espace ne comportera ni pierre tombale ou mortuaire, ni marbre. Ici, le corps des défunts n'aura pas subi de thanatopraxie et leur cercueil sera fait de cartons ou bois non traité. Et puis pas de fleurs coupées mais plutôt des plantations" selon le maire adjoint.
Une première en Normandie
L'inhumation écologique est de plus en plus demandée dans l'hexagone, même si "ce n'est pas particulièrement le cas des habitants de Luc-sur-Mer", nous confie Martial Heutte. À ce jour, seuls deux cimetières le proposent en région parisienne : "C'est donc une première en Normandie".
L'idée est d'en faire un espace brut où arbres et fleurs pousseront à la place des tombes et renforcer ainsi le lien avec la nature. Une pratique aux règles strictes : "Il y aura une charte à signer en mairie par la famille et puis une attestation de suivi doit être retournée à la mairie par les pompes funèbres", poursuit l'élu.
Réduire l'impact sur l'environnement
La pollution des cimetières reste un phénomène encore assez méconnu : "C'est notre maître d'œuvre qui nous a sensibilisés sur ce sujet lorsqu'on a décidé de faire des travaux et on a tout de suite adhéré", selon Martial Heutte. Un concept respectueux de l'environnement : "C'est dans l'air du temps, on ne pouvait pas ne pas se pencher sur la question".
L'inhumation écologique réduit les impacts sur l'environnement. En effet, l’inhumation en général est un procédé qui participe davantage aux émissions de CO2. La pollution des sols et de l'air est particulièrement liée aux émissions avec le traitement du bois des cercueils et aux techniques de conservation des corps comme l'embaumage. Il y a aussi l’empreinte carbone du traitement et du transport des matières premières comme le granit ou le marbre des pierres tombales.
Moins de gaz à effet de serre et moins cher
En quantité de gaz à effet de serre rejetée dans l’atmosphère, l’inhumation produit jusqu'à 833 kg de CO2, soit presque autant qu’un aller-retour Paris-New York en avion, selon une étude menée par Durapole et Verteego en 2017. C'est 233 pour la crémation.
Autre avantage de l'inhumation écologique : elle coûte en moyenne 22 % moins cher.