Ses fleurs blanches ouvertes en parapluie sont agréables à regarder. Mais attention à ne pas s'en approcher. La berce du Caucase peut être à l'origine de brûlures jusqu'au 3e degré.
Il suffit de la frôler pour s'y brûler. La berce du Caucase peut coûter cher à qui oserait l'approcher ou la déraciner. "On peut être brûlé jusqu'au 3e degré" précise Thomas Bousquet, botaniste au conservatoire botanique de Normandie "c'est comme si l'on versait de l'eau bouillante sur le corps".
Pour la reconnaître "l’ombelle principale est de très grande taille (au moins 20 cm de diamètre). Une fois la plante en fleurs, la tige est robuste, cannelée et creuse, souvent tachetée de pourpre et couverte de poils." détaille l'agence régionale de Santé (ARS) de Normandie.
Le soleil termine le travail de la Berce du Caucase
Des rougeurs et cloques peuvent apparaître dès une exposition au soleil, puisque la sève de cette espèce est photo toxique. C’est-à-dire qu'elle cause des dégâts dès que la peau d'une personne touchée est en contact avec les UV.
Si on se rend compte qu'on a de la sève, je conseille de retirer l'excédant avec un papier absorbant dans un premier temps, et de se laver à l'eau fraîche avec un savon doux.
Edouard Ruault, pharmacien
Si un enfant est touché, il recommande la consultation chez un médecin, tout comme lorsque l'on remarque l'apparition de cloques. Elles peuvent être "étendues et suintantes, parfois nombreuses" précise l'ARS Normandie. Dans le cas d'ampoules "il ne faut surtout pas mettre de Biafine" prévient Edouard Ruault "mais un tulle gras".
Dans les jours voire semaines qui suivent un contact avec la plante, il faut éviter l'exposition au soleil, et se munir d'un tube de crème solaire afin de se protéger au maximum. Sur le coup, le contact avec la plante ne fait pas d'effet comme pour des orties par exemple, "les cloques arrivent le soir, après une exposition au soleil" précise Thomas Bousquet. Les personnes touchées ont souvent voulu jardiner autour de la plante, ou alors essayé de l'arracher. Elle est aussi toxique pour les animaux, comme les équidés, tentés de la manger.
🌿La berce : phototoxique pour les équidés
— RESPE (@respe_network) May 14, 2024
Plante invasive, la Berce du Caucase est appréciée des équidés. Phototoxique, elle peut entraîner dermite, érythème...
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Implantée en Europe au 19e siècle
Cette plante exotique géante originaire des montagnes du Caucase a été implantée au 19e siècle dans l'Europe du Nord et de l’Ouest "par des jardiniers Anglais". Avec sa forme de parapluie et ses petites fleurs blanches, la plante est belle. À l'époque, elle plaît beaucoup. "Elle est donc commercialisée, jusqu'à ce que l'on se rende compte que les jardiniers deviennent malades" explique Thomas Bousquet. La première étape a donc été de faire interdire sa commercialisation. C'est définitivement le cas en 2018.
Comme toute plante exotique, elle apprécie les milieux humides, et trouve en France des sols particulièrement propices à son développement "si on trouve un pied cet été, il peut y en avoir 200 l'an prochain" affirme Thomas Bousquet.
Dans un communiqué publié le 13 juin 2024, l'agence régionale de santé de Normandie appelle à la prudence, mais aussi à éliminer toute plante qui pourrait être visible à domicile. Il faut ainsi s'assurer d'être couverts, et d'éloigner toutes personnes d'éventuelles projections de sève.
🥳Bienvenue à nos nouveaux agents et techniciens de la brigade saisonnière sur les espèces exotiques envahissantes ! Ils interviendront dans toute la #Normandie sur des foyers comme la Balsamine de l’Himalaya, la Berce du Caucase, la Jussie...💪@RegionNormandie @Seine_normandie pic.twitter.com/nhOgrECUOc
— CEN Normandie (@cen_normandie) June 29, 2021
"Il existe une brigade spécialisée" poursuite le botaniste, "avec des équipements adaptés. Même avec cela, il leur arrive d'être brûlés". Dans le doute, il invite les personnes qui pensent avoir une berce du Caucase dans leur jardin à contacter sa mairie, le conservatoire des espaces naturels de Normandie, ou encore directement le conservatoire botanique où il travaille.
À ne pas confondre avec la berce commune
Pas la peine de paniquer en voyant une plante qui lui ressemble. De la même famille, la berce commune est quant à elle bien plus inoffensive. Aussi connue sous le nom de "grande berce" elle est pourtant plus petite que celle du Caucase, et bien plus courante.
Édouard Ruault prévient que des arbres comme le figuier peuvent aussi causer des brûlures. Le plus sage reste alors de se protéger le visage et le corps lorsque l'on se lance dans un après-midi de jardinage. Une précaution qui évitera, aussi, les coups de soleil.