Comment devenir un bon espion ? Découvrez les trois conseils d'un ex-agent secret français

Olivier Mas est un ancien agent secret français. Il a travaillé pendant 17 ans pour la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Lorsqu'il est venu à Fleury-sur-Orne, près de Caen, pour le festival du polar Bloody Fleury, il nous a donné trois conseils pour devenir un (bon) espion.

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Le mot "espion" évoque pour beaucoup le fameux James Bond ou encore l'agent OSS 117. Olivier Mas, une cinquantaine d'années, est un ex-espion de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) qui a même fait partie du Bureau des légendes.

Fort de dix-sept années d'expérience, loin des clichés et des fantasmes, cet ancien militaire raconte sa vie d'espion sur sa chaîne Youtube "Talks with a Spy" auprès de 200 000 abonnés. De passage à Fleury-sur-Orne (Calvados), près de Caen, pour le festival du polar Bloody Fleury au mois de mars dernier, il nous a livré trois conseils pour devenir un espion.


Avoir la capacité de mener une double vie

Beryl614 est son nom de code aujourd'hui sur sa chaîne Youtube. Et c'est d'ailleurs lui qui l'a choisi : "J'adore le beryl bleu, c'est une belle pierre précieuse et 614 ça sonne bien je trouve". Des noms de codes et surtout de faux noms, Olivier Mas en a cumulé au cours de sa carrière :

"Une partie de ma vie d’espion s’est déroulée dans la clandestinité. J'étais envoyé à l’étranger, sous une fausse identité".

Olivier Mas, ex-espion de la DGSE

En effet, Olivier Mas émargeait au fameux "Bureau des légendes", mis en lumière dans la série éponyme.

"Il faut une réelle capacité à se fondre dans la masse, se créer et vivre une vie qui n'est pas la nôtre. Ça demande une réelle gymnastique intellectuelle et du travail pour être crédible dans la peau de ce personnage que l’on a créé. Le cerveau est coupé en deux et en même temps, il faut contrôler tous les aspects de sa "fausse vie" pour ne pas se faire repérer et se camoufler. En parallèle, il faut aussi garder sa "vraie vie" totalement secrète. Moi, j'ai travaillé en Asie Centrale, au Moyen-Orient ou encore en Afrique subsaharienne, il faut savoir s'adapter à chaque histoire que l'on raconte, à chaque rôle que l'on joue".

D'ailleurs, "Olivier Mas" est aussi un nom d'emprunt : "Je ne peux pas donner mon vrai nom encore aujourd'hui. Olivier Mas est mon nom de scène pour écrire des livres ou encore m'exprimer dans les médias. Je ne peux pas prendre le risque de le dévoiler. Les excités de l'organisation Etat Islamique, par exemple, connaissent mon vrai nom. Ils pourraient me retrouver". 

Avoir de l'empathie et aimer les gens

"C'est essentiel d'avoir de l'empathie. Lors de ses missions, un agent secret travaille en binôme. Le binôme, c'est celui qu'on appelle la source. C'est une personne qui va être notre informateur. Il faut donc créer une confiance au fur et à mesure du temps. La source devient nos yeux et nos oreilles dans un milieu où la DGSE a besoin de renseignements. Il faut savoir cibler la source, sentir si on va pouvoir réellement renforcer la confiance et compter sur elle pour obtenir de précieuses informations".

L'ex-espion de la DGSE ajoute :

"On crée une relation clandestine où le dialogue est constant avec des appels téléphoniques secrets. On ne doit pas être vus ensemble, on se donne rendez-vous dans des lieux cachés".

Olivier Mas, ex-espion de la DGSE

"C'est une relation de travail mais aussi humaine où on se confie des choses car ça devient parfois même un repère et inversement. Chacun alimente la réflexion de l'autre. Forcément, une source va vouloir y trouver son compte comme demander un visa, mais il n'empêche que la relation doit être saine et sincère aux vues des informations sensibles que l'on partage."


Être fidèle à son pays avant tout

Il existe deux manières de devenir espion, soit par le privé (entreprises qui manipulent des données informatiques sensibles par exemple), soit en passant un concours de la fonction publique : "Je suis devenu agent secret par voie militaire. J'ai terminé ma carrière au grade de colonel. J'ai fait ce métier pour récupérer des renseignements, les analyser et les retranscrire au plus haut de l'État. Des informations qui vont au président de la République, au Premier ministre ou encore au ministre de la Défense ou des Affaires étrangères. A la DGSE, on espionne pour la sécurité des patriotes français".

L'ex-militaire nous confie qu'il a dû parfois faire des choix déchirants :

"Il m'est arrivé d'avoir une amitié très forte avec de réels sentiments. Mais je mentais à cette personne sur mon identité. Je ne pouvais pas lui dire qui j'étais réellement. Quand les masques sont tombés, j'ai dû couper les ponts même si j'aimais beaucoup cette personne".

Olivier Mas, ex-espion de la DGSE

"On ne peut pas dévoiler notre couverture ou trahir notre pays. Il faut se donner entièrement pour son pays et l'aimer profondément".

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