La saison de la coquille s'achève le 15 mai prochain. Pour les pêcheurs normands, c'est déjà l'heure de tirer le bilan, un bilan exceptionnel tant en termes de qualité que de quantité.
La saison s'annonçait cette année comme celle de tous les records. Et elle a bien tenu ses promesses, à en croire Dimitri Rogoff, le président du comité régional des pêches. "Ça a été l'année du siècle."
De mémoire de pêcheur, personne n'avait jamais vu ça, il y a eu une espèce d'euphorie, surtout dans la Baie de Seine où ça a été mirobolant.
Au-delà des superlatifs, ce sont les chiffres qui parlent le mieux de ce cru 2017-2018: plus de 20 000 tonnes de coquilles ont été ramassées par les professionnels cette année. "Mais surtout, tout s'est vendu", souligne le patron des pêcheurs normands, "on n'a pas eu de problème de commercialisation. Malgré les quantités, tout s'est écoulé".
Une réglementation drastique
Et pourtant, la pêche était sévèrement encadrée cette année. Les 200 bateaux autorisés à ramasser la coquille ont dû respecter des règles bien précises : un temps de pêche limité à deux heures par jour et des horaires clairement établis. Le comité régional des pêches de Normandie, les Affaires Maritimes et la Direction interrégionale de la Mer se sont associés pour surveiller en avion l'activité des coquillards.
A l'heure de tirer le bilan, c'est la satisfaction qui semble dominer chez les pêcheurs. "En deux heures de temps, on faisait deux tonnes de coquilles. Certaines années, on mettait 8 heures pour obtenir cette quantité. Cette année, on a utilisé mois de gasoil et passé mois de temps en mer", se félicite Rodrigue Sébal, patron du Galapagos, à Port-en-Bessin.
"C'est tout bénéfice pour tout le monde"
Pour Dimitri Rogoff, le président du comité régional des pêches, cette saison illustre parfaitement la nécessité de préserver la ressource. "C'est vraiment le produit emblématique de la Normandie et c'est 70 à 80% du chiffre d'affaire des bateaux. Si ils peuvent dans des conditions faciles, c'est tout bénéfice pour tout le monde". Une gestion raisonnée qui permet également de ne pas saturer le marché. "C'est pas parce qu'il y en a beaucoup qu'il faut tout prendre d'un coup. Il faut étaler dans le temps. Avant la quantité, il faut chercher à la valoriser, à bien la vendre."Si la saison de la coquille en Baie de Seine s'est achevée le 15 janvier dernier, une cinquantaine de bateaux la pêchent encore en ce moment au large des 12 milles jusqu'au 15 mai.
► VIDÉO. Reportage de Gwenaëlle Louis et Thierry Cléon
Intervenants:
- Dimitri Rogoff, président du comité régional des pêches et directeur de Normandie fraîcheur mer
- Rodrigue Sébal, patron du Galapagos