Cyclisme. "Les coureurs vont passer dans une ferme" : une classique Paris-Camembert 2024 emplie de nouveautés

La 86e édition de la classique normande Paris-Camembert se dispute mercredi 27 mars, entre Magnanville et Livarot (205,6 km). Outre le changement de date de la course, le nouveau comité organisateur a sorti du chapeau plusieurs nouveautés pour relancer l'attractivité de l'épreuve.

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Guillaume Bisson n'a pas chômé ces six derniers mois. Nommé successeur de Guy Brien à la tête de l'organisation de Paris-Camembert en novembre, celui qui n'est pas encore quadragénaire s'est attaché à dépoussiérer la classique normande. Avec l'appui d'un bureau motivé, il souhaite notamment attirer la jeunesse sur le bord des routes. Entretien. 

Guillaume, alors que la course se disputait historiquement le mardi suivant Pâques, vous avez décidé cette année de l'avancer, et de la décaler au mercredi. Pour quelles raisons ?

Il y avait d'abord la volonté de se repositionner dans le calendrier, et de réduire l'empreinte carbone. Début avril, nous étions coincés entre le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, et ça nous portait préjudice au niveau du plateau des coureurs. En avançant la course, on s'est rallié à d'autres organisations : la Roue Tourangelle (Tours) et la Route Adélie (Vitré). Se regrouper sur cinq jours nous permet d'avoir plus de grandes équipes, avec leurs meilleurs coureurs, parce que ça leur occasionne moins de frais de déplacements. 

Une course le mercredi présente aussi l'avantage de pouvoir attirer les enfants.

Tout à fait ! Comme on devait changer la date, autant partir sur un mercredi pour permettre aux enfants de voir la course. C'est important d'avoir plus de monde sur le bord de nos routes, et d'attirer la jeunesse. On a même créé une mascotte, c'est une vache, pour identifier à la Normandie. On se dit que si les enfants gardent ce souvenir de la course de vélo, avec la photo aux côtés de la mascotte, ils voudront revenir. 

On voulait aussi organiser un "challenge sprint" autour de la ligne d'arrivée. L'idée était d'associer les enfants un peu comme le Stade Malherbe Caen qui organise des défis sur la pelouse à la mi-temps. On l'aurait fait avec les clubs de vélo du coin, mais c'était compliqué au niveau de la sécurité du circuit. Cela dit, ça nous tient à cœur et c'est quelque chose qu'on aimerait travailler à l'avenir. 

Pour cette 85e édition, votre première en tant que président, vous avez voulu innover et corser le parcours.

La course sera beaucoup plus dure. On y a placé huit monts dont la côte de Colandon avant Lisieux, la côte de l'Angleterre (1,4 km à 5,7%), qui sera gravie deux fois comme la cavée de Crouttes (0,7 km à 11,2%) et la butte des Fondits (1km à 9,9%). On a aussi voulu remettre sur le parcours le mur des Champeaux (0,8 km à 9,9%), un passage historique de l'épreuve lorsqu'elle arrivait à Vimoutiers. Et puis, il y a aussi plein de petites côtes qui ne sont pas répertoriées, et qui devraient écrémer le peloton.

Sans oublier une nouveauté ! Pour la première fois, on va faire un passage dans une ferme, à Saint-Germain-de-Montgommery, à la sortie de Crouttes à 35 km de l'arrivée. Les coureurs vont passer entre la stabule et le hangar des tracteurs. On s'est rendu compte qu'une voie communale traversait l'exploitation. L'agriculture, c'est l'identité de la Normandie. Pour moi, il y a une valeur, surtout avec l'actualité de ces dernières semaines. Le comité d'organisation en avait envie depuis plusieurs années, on a décidé de le faire pour cette 85e édition.  

La Ligue nous a fait comprendre que si nous n'avions pas de direct TV l'an prochain, nous pourrions sortir du calendrier de la Coupe de France.

Guillaume Bisson, président du comité d'organisation de Paris-Camembert

Que pouvez-vous nous dire du peloton ?

Tous nos grands Normands seront là. Benoît Cosnefroy (vainqueur en 2019), Anthony Delaplace (vainqueur en 2022), Guillaume Martin. Il y aura aussi Alexis Gougeard, Paul Ourselin. Le plateau est relevé, on a sept des dix premiers de l'an dernier.

On a aussi le plaisir d'accueillir trois nouvelles équipes UCI Pro Teams : Kern Pharma (Espagne), Q36.5 (Suisse) et VF Group Bardiani (Italie). Et puis, il y a aussi le retour de l'équipe américaine Novo Nordisk, composée uniquement de coureurs diabétiques. En cette année anniversaire du Débarquement, nous trouvions que c'était un beau symbole que d'avoir une formation des Etats-Unis.

On peut dire que vous êtes un président heureux et satisfait pour cette première édition à la tête de la classique ?

Oui, je pense qu'avec le bureau, on a abattu un sacré boulot en quatre mois. Il ne nous manque finalement que la diffusion en direct à la télévision. Ce sera vraiment un enjeux très important pour la prochaine édition car la Ligue Nationale de Cyclisme nous a bien fait comprendre avant Noël qu'il fallait qu'on ait la télé l'an prochain, sous peine de sortir du calendrier de la Coupe de France.

Sur huit épreuves du mois de mars, nous ne sommes que deux à ne pas être retransmises. Mais ce n'est pas simple, parce qu'on n'est plus sur le même budget. Les institutions jouent le jeu, mais les partenaires privés ne sont pas légion. Nous sommes allés démarcher toutes les entreprises du secteur, mais on est dans un bassin où l'argent n'est pas facile à trouver. Ce sera le gros chantier pour 2025. 

La 85e édition de la Classique Paris-Camembert, mercredi 27 mars 2024, à suivre en direct commenté sur notre site internet. 

 

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