A Deauville, "le deuxième plus grand festival de cinéma de France est économiquement très viable", selon son directeur

La 47e édition du festival de Deauville a débuté ce vendredi 3 septembre. Son financement est assuré par la collaboration de la mairie de Deauville, le groupe Barrière et l'organisateur, Public Système cinéma.

La crise sanitaire a frappé de plein fouet le monde de la culture, notamment les festivals. Et pourtant, malgré une deuxième année marquée par l'épidémie de covid-19, le festival du cinéma américain de Deauville n'a pas renoncé à célébrer en cette rentrée le septième art produit outre-atlantique. Cette 47e édition, dont le coup d'envoi a été donné vendredi dernier, marque même un retour à une certaine normalité avec la présence de nombreuses équipes de films en compétition et de stars, comme Johnny Depp qui a attiré ce dimanche la foule des grands jours dans la cité balnéaire normande.

Durant une dizaine de jours, les projecteurs de la planète cinéma sont braqués sur la Deauville. Et ça fait près de 50 ans que ça dure. Pour que la magie opère, il faut un peu plus que de l'huile de coude. Entre 3 et 4 millions d'euros selon les principaux intéressés. "La Ville de Deauville est toute petite", déclare le maire Philippe Augier, "Elle n'aurait pas les moyens d'organiser un tel festival si nous n'avions pas des partenaires assez exceptionnels.

 

Plus de 2000 nuitées d'hôtel pour le festival

L'un des ces partenaires historiques, c'est le groupe Lucien Barrière, présent dès la naissance du festival. "Nous invitons les acteurs, les équipes de film et ça représente environs 2000 chambres pendant la durée du festival que nous offrons en soutien, 2000 chambres auxquelles s'ajoutent deux dîners de gala, celui d'ouverture et celui de clôture", indique Cyril Casabo, le directeur général de l'hôtel Le Normandy. Philippe Augier parle lui de 2700 chambres. "La mairie, à travers le CID, et les accords qu'elle avec le groupe Barrière est, d'une certaine manière, le principal financier du festival", estime Bruno Barde, le directeur du festival du cinéma américain et de Public Système Cinéma.

 

Public Système Cinéma c'est l'autre pilier de ce grand rendez-vous. La filiale de la société d'événementiel Public Système assure l'organisation de plusieurs festivals en France : Gérarmer, Beaune et bien sûr Deauville. "Nous avons deux fonctions. La première c'est la direction artistique, c'est à dire le choix des films, de l'image, de la communication et des jurés", explique Bruno Barde. La seconde, c'est l'organisation avec d'une part l'accueil et la reception avec le CID de Deauville (subventionné par la mairie) et d'autre part la recherche de partenaires. "Nous sommes producteurs parce que nous recherchons des partenaires, soit en cash soit en échange de services, qui permettent la tenue du festival.

1,5 millions d'euros apportés par les partenaires

Selon le directeur de Public Système Cinéma, ces partenariats contribuent environs à hauteur de 1,5 millions d'euros. Parmi ces partenaires, des médias mais aussi des acteurs économiques souhaitant profiter de la visibilité offerte par les premiers à travers leur couverture du festival. "Nous avons un partenariat avec Air France. La compagnie ne nous donne pas d'argent mais collabore aux billets pour faire venir les gens des Etats-Unis", cite ainsi en exemple Bruno Barde.

De même une entreprise leader dans son secteur "affiche le festival sur toutes les colonnes Morris" ou une célèbre maison de champagne assure l'approvisionnement du festival et parraine le prix de la révélation. "Ce sont des gens qui s'investissent dans le cinéma, comme Chanel." Des partenaires dont les organisateurs doivent respecter l'image de marque s'ils veulent continuer à bénéficier de leur aide : "jamais de vulgarité, beaucoup d'élégance".

Le public, l'autre acteur majeur du festival

A ce trio Deauville-Barrière-Public Système Cinéma s'ajoute un quatrième acteur à ne pas négliger. "Nous sommes un des seuls festivals importants (ndlr : de cinéma) en France voire en Europe à ouvrir nos portes au public et ça c'est une grande satisfaction", s'enorgueillit Philippe Augier. Avec entre 50 000 et 60 000 spectateurs accueillis en moyenne sur chaque édition, la billetterie constitue une source de financement importante. L'an dernier, avec des jauges réduites en raison de la crise sanitaire, le festival n'avait accueilli que 38 000 festivaliers. Cette année, l'épidémie de covid-19 perdure, le pass sanitaire est en vigueur mais les jauges ont disparu. Le festival affichait complet durant ses deux premiers jours. 

"Faire le deuxième plus grand festival de France à ce prix-là (....), c'est un festival économiquement très viable", estime Bruno Barde, qui met en avant les retombées économiques générées par l'événement. "Avant que le festival n'existe, la ville de Deauville, fin août, tout était fermé, il y avait des volets. C'est comme Gérarmer (ndlr : dont s'occupe aussi Public Système Cinéma), le festival a donné une notoriété à la ville. Aujourd'hui, Deauville c'est les chevaux ET le cinéma. Les retombées sont économiques, d'image, touristiques, patrimoniales aussi, dans tous les domaines de la culture", affirme le directeur du festival du cinéma américain. Selon une enquête commandée par le Palais des Congrès de la ville (le CID), ces retombées s'élèveraient à 33 millions d'euros.

 

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