Mort d'Alain Delon. Film, chevaux, Deauville, Miss France : 5 tranches de vie de la légende du cinéma en Normandie

Alain Delon est mort ce dimanche 18 août 2024, à l'âge de 88 ans. Considéré comme l'un des plus grands acteurs du cinéma français, il avait établi des liens avec la Normandie, évidemment par le cinéma, mais surtout via le monde du cheval, dont il était passionné et financeur.

Alain Delon s'en est allé, ce dimanche 18 août. Ses enfants Alain-Fabien, Anouchka et Anthony ont transmis ensemble un communiqué à l'AFP annonçant le décès de celui qui est considéré comme une légende du cinéma français. Avec près de cent œuvres à sa filmographie, il a tourné avec les plus grands réalisateurs de son époque : Visconti, Clément, Antonioni, Melville, Verneuil ou encore Deray.

Cela dit, Delon n'était pas qu'un acteur de cinéma, il a aussi joué au théâtre, pour la télévision, réalisé et produits des films, mais aussi chanté comme le mythique Paroles... Paroles... en duo avec Dalida.

Delon à Deauville : le festival et les chevaux

Comme tout grand comédien, Alain Delon est passé par Deauville et son mythique festival du Film américain. C'était en 1976. À l’époque, l'évènement n'en est qu'à ses débuts, sa deuxième édition pour être précis. En cette année de bicentenaire de la révolution américaine, le festival célèbre le Far West, les cow-boys et les Indiens, notamment avec le film Buffalo Bill et les Indiens de Robert Altman.

Si les acteurs étasuniens boudent encore les Planches, le gratin français répond présent, Delon et Montand en tête.

Toutefois, le premier lien de l'icône du cinéma français avec la capitale de la Côte fleurie n'est pas le grand écran, mais les chevaux. Dans les traces de Gabin, qui achète son premier yearling en 1969, Delon fait l'acquisition de cinq chevaux en 1971. Parmi eux, quatre seront vainqueurs de courses.

L'association Delon-Allaire pour les trotteurs

Il s'associe ensuite avec le Normand Pierre-Désiré Allaire pour l'élevage de trotteurs, dans le haras situé à Goulet, près d'Argentan, dans l'Orne. "Un jour, j'ai eu l'occasion de driver chez des amis dans le midi, et le goût du trot m'a pris, et maintenant la passion. J'aime les gens de qualité, et Pierre Allaire est un homme qui s'est formé seul".

Leurs cracks, Catharina et Equileo frôlent la victoire au Prix d'Amérique en 1975 et 1976. Pas Grandpré, qui s'impose deux en plus tard devant Fakir du Vivier, lui aussi propriété des deux hommes.

À Trouville pour Trois hommes à abattre

Comme Gabin et Belmondo dans Un Singe en hiver, Delon tourne aussi un film culte sur la Côte Fleurie : Trois hommes à abattre. Il en est l'acteur principal et le producteur, il choisit d'ailleurs Jacques Deray pour la réalisation à l'été 1980.

C’est à Trouville où il va passer le week-end avec sa maîtresse qu'Alain Delon, alias Michel Gerfaut, subit une première tentative d’assassinat. La scène est tournée sur la plage, deux hommes de main tente de le noyer alors qu'il se baigne dans la mer. Les autres lieux de tournage sont un café situé près du casino et surtout l’hôtel Flaubert tenu dans le film par la mère du héros.

Tourné entre le 15 juin et le 15 août, Trois hommes à abattre sort en salle dès l'automne de la même année. Qualifié de thriller à la française, c'est une réussite au box-office avec 2 194 795 entrées.

Une aventure avec Miss France

Alain Delon, c'est aussi un lien fort avec l'univers de Miss France. Président du jury pour la première fois en 2001 pour l'élection d'Elodie Gossuin, il est nommé président d'honneur à vie du comité Miss France dix ans plus tard. Ainsi, l'acteur est présent sur la scène du Zénith de Caen pour le couronnement de Laury Thilleman, qui succède à Malika Ménard le 4 décembre 2010. Trois ans durant, il remet le diadème aux élues, non sans quelques gestes déplacés, comme ce baiser dans le cou de Marine Lorphelin, élue en 2013.

Quelques mois plus tard, il quitte son poste avec fracas, mécontent d'un communiqué de Sylvie Tellier, directrice de la société Miss France, qui l'avait recadré après des propos favorables au Front National. "Votre comité a cru bon de réagir publiquement, avec véhémence, à mes propos sur la politique de la France. Vous en avez parfaitement le droit. Mais, ce n'est pas vous qui me lâchez, c'est moi qui pars", avait répondu la star en retour.