Le mois de mars, c’est l’occasion de nettoyer les petits chemins forestiers pour en profiter toute l’année. A Pierrefitte-en-Cinglais (Calvados), c’est le Moto Club qui s’en charge. Une action aussi bien environnementale et touristique que pratique, car les motards utilisent ces sentiers pour leurs épreuves d’enduro.
"C'est par là ? On part vraiment à l'aventure". À travers les branches et des ronces, une dizaine de membres du Moto Club de Pierrefitte-en-Cinglais essaie de retrouver le chemin qu'ils avaient perdu l'habitude d'arpenter sur leurs bolides. Heureusement pour eux, internet a la mémoire des sentiers.
"On essaie de se repérer dans les bois pour retrouver la cendre, explique Lionel Gieszczyk. C'est des chemins qui n'ont pas été ouverts depuis X années, et pas pratiqués, c'est pas évident. La nature reprend ses droits". Armés de tronçonneuses, de débroussailleuses, de fourches et de râteaux, les bénévoles tentent de dégager un espace où passer, à pied ou à moto.
Les dernières tempêtes ont fait beaucoup de ravages, surtout en octobre-novembre, il y a beaucoup de boulot.
Vincent, membre du Moto-Club de Pierrefitte-en-Cinglais
Une journée ne sera pas suffisante pour établir un beau terrain de jeu pour ces pilotes, pour qui la sécurité est primordiale. "C'est très glissant les bouts de bois, si on roule dessus, on peut perdre l'avant, on peut tomber, détaille Loris. Il y a aussi le risque qu'un arbre pourri nous tombe dessus". C'est pourquoi plusieurs journées de débroussaillage sont organisées depuis un mois pour "sauver" ces chemins ruraux.
Pas de motos pour les oiseaux
Et le temps presse, car pour la première fois cette année, il leur a été intimé de ne plus faire de bruit de mi-mars à fin juillet, soit durant toute la période de nidification. "On a un arrêté de la DREAL qui nous interdit de faire du bruit et du passage concentré dans les bois ou en bordure de haie". En conséquence, le moto club a déplacé son enduro. Habituellement organisé en avril, il se disputera fin octobre.
Pour autant, hors de question pour ces adeptes de sports mécaniques en plein air de laisser les chemins à l’abandon. Leur objectif est aussi de rendre les lieux abordables afin qu'ils profitent à tous : randonneurs, cyclistes, cavaliers et autres adeptes des sports de nature.
Alors que les bénévoles du moto club s'affairent dans les branchages, un couple de randonneurs avertis passe à proximité. Loin de reprocher aux motards de saccager les forêts sur leurs deux roues, ils sont plutôt reconnaissants de leur œuvre d'entretien. "Il y a quand même beaucoup de chemins qui sont censés exister et qui ont disparu", regrette Alexis. Sur l'application dédiée à la randonnée qu'il utilise, de nombreux sentiers qu'il comptait emprunter n'existent plus en réalité. Alors, peu importe que les travaux soient réalisés par des motards, des chasseurs ou des bûcherons, pourvu que les chemins restent accessibles.