Depuis septembre, chaque week-end, une brigade à cheval parcourt la forêt d'Eawy près des Grandes Ventes en Seine-Maritime. Leur objectif : identifier et ramasser les dépôts sauvages d'ordures.
Lutter contre les dépôts sauvages : c'est la mission que remplit la nouvelle brigade équestre citoyenne créée par le centre équestre Les Crinières de la forêt des Grandes Ventes (Seine-Maritime) en septembre dernier.
Cette initiative est menée par une association et financée jusqu'à juin grâce à une subvention de l'Etat. Et il y a du travail, selon le président de l'association Bertrand Mautret : "de l'extérieur, la forêt est belle mais dès qu'on rentre dedans, c'est complètement miné."
Faire du ramassage à cheval est un avantage selon les bénévoles car cela permet de repérer au loin les déchets, à plus d'une vingtaine de mètres. Ensuite, une fois le repérage effectué, les bénévoles ramassent les déchets à pied.
Il y a beaucoup de canettes, de bouteilles en plastique, on a carrément des matelas. En quelques heures, on peut remplir jusqu'à 4-5 remorques.
Claire Tillier, bénévole et secrétaire de l'association
Pour mener à bien ses missions, l'association a également recruté un service civique, Noélia Mirete. De février à octobre 2024, elle accompagne les bénévoles dans ses patrouilles. "On prend en photo à chaque fois les déchets pour pouvoir les cartographier et se souvenir où ils sont", explique-t-elle.
Sensibilisation et ramassage
Au-delà, du ramassage, l'association fait aussi de la sensibilisation auprès de riverains, de randonneurs ou bien de chasseurs qu'ils croisent. Ils constatent que la majorité des déchets se trouvent au bord de la route car de nombreuses personnes viennent les jeter en voiture.
La déchetterie est à trois minutes donc je n'arrive pas à comprendre pourquoi des gens chargent leur voiture de déchets pour venir les jeter ici.
Bertrand Mautret, moniteur équestre et président des Crinières de la forêt
"Le désordre attire le désordre. Les gens voient les déchets, ils se sentent complètement déculpabilisés, ils se disent qu'il y en avait déjà avant. Donc là, l'idée c'est dès qu'il y a 3-4 trucs, c'est de les virer au plus vite", explique Bertrand Mautret, moniteur équestre et président des Crinières de la forêt.
Des déchets dangereux pour les animaux
Rendre plus belle la forêt, éviter la pollution mais aussi protéger les animaux qui pourraient se blesser, ce sont toutes ces raisons qui motivent les bénévoles de l'association.
"Il y a des déchets, les animaux peuvent se piéger dedans, ils peuvent se bloquer la tête à l'intérieur donc c'est dangereux. Que ce soit des jerricanes en plastique ou même des canettes, parfois déchiquetés c'est très courant", se désole Bertrand Mautret.
Pour un particulier, le dépôt sauvage d'ordure est puni d'une contravention de 1 500 euros, une peine qui monte à 75 000 euros d'euros et deux ans d'emprisonnement s'il s'agit d'une entreprise.