"C'est exceptionnel que ça aille aussi vite" Une trentaine de migrants expulsés d'un squat dans un ancien couvent

Le squat de l'ancien couvent des Soeurs de la Providence à Lisieux a été évacué mercredi 30 octobre, à l'avant-veille du début de la trêve hivernale. Un soulagement pour le propriétaire. Les exilés, eux, ont déjà retrouvé un toit pour passer l'hiver au chaud.

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Ils seront restés moins d'un mois dans l'ancien couvent des Soeurs de la Providence. Dans la nuit du 29 au 30 octobre, une trentaine de migrants a dû quitter les locaux qu'ils squattaient depuis le 5 octobre. "Une procédure administrative d’évacuation forcée a été engagée par le propriétaire sur le fondement de la loi dite "Kasbarian", explique la Préfecture du Calvados dans un communiqué.

L'ancien couvent n'appartenait plus au diocèse

Aussi appelée "loi anti-squat" et adoptée à l'été 2023, la "loi Kasbarian" permet de raccourcir les délais d'expulsion des squatteurs. Une aubaine pour le propriétaire du bâtiment occupé 4 chemin des Rocques à Lisieux. 

Je suis soulagé que ça se soit fini aussi rapidement. C'est même exceptionnel que ça aille aussi vite apparemment. Tout s'est passé dans le calme, c'est le principal.

Erick Blandin, propriétaire des locaux de l'ancien couvent des Soeurs de la Providence

En général, les collectifs d'aide aux exilés sans domicile misent sur la lourdeur administrative et judiciaire pour installer les migrants durablement dans des lieux inoccupés savamment repérés au préalable. Dans le cas de cet ancien couvent, cela faisait dix mois que personne n'y vivait.

Un projet d'intérêt public dans le squat

Les associatifs pensaient qu'il appartenait au diocèse. Ils misaient d'ailleurs sur la charité chrétienne pour que les squatteurs puissent rester. Manque de chance, les locaux ont été vendus à un promoteur immobilier en décembre 2023.

"Le site du squat fait l’objet d’un projet d’intérêt public, son propriétaire ayant engagé des démarches avec plusieurs partenaires en vue notamment de créer un hôtel hospitalier", justifie la préfecture dans son arrêté d'expulsion. Un dessein mis en péril qui a sans aucun doute compté dans la rapidité de la procédure d'évacuation des occupants.

Dès le 16 octobre, une mise en demeure de quitter les lieux dans un délai d'une semaine était notifiée aux squatteurs. Le recours devant le tribunal administratif a repoussé l'issue, pas la sentence. Mardi 29 octobre, le juge des référés a rejeté la requête.

Un nouveau toit pour les exilés

L'expulsion du bâtiment devait se faire ce mercredi à midi mais les occupants avaient déjà quitté les lieux dans la nuit. Comme souvent, le collectif lexovien de défense des personnes privées de droit a un coup d'avance. 

La trentaine de migrants, adultes et mineurs, a trouvé refuge dans l'ancienne maison de retraite d'une commune proche du Pays d'Auge, vide depuis plusieurs mois. À l'avant-veille de la trêve hivernale, il paraît peu probable que ce nouveau squat soit évacué. Les exilés auront donc un toit pour la basse saison.

 

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