MaFrance2022. Ce qu'il faut savoir sur l’agriculture en Normandie, entre pratiques intensives et raisonnées.

L'opération MaFrance2022 vous permet d'exprimer vos propositions en vue de l'élection présidentielle. Pour Myriam, 52 ans, passer de agriculture intensive à l'agriculture raisonnée est essentiel. Où en est l'agriculture normande en 2022 ? Portrait en quelques chiffres clés.

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Il faut aider les agriculteurs à la transition en terme de pratiques pour passer de l’agriculture intensive à l’agriculture raisonnée.

Myriam, 52 ans

En savoir plus sur le contenu de nos assiettes, savoir avec quoi et comment on l'a produit sont aujourd'hui des préoccupations majeures. Savoir si notre système d'exploitation des terres et des élevages est viable à moyen et long terme ne l'est pas moins. La question de Myriam résume bien ces interrogations. 

Y répondre nécessite de connaître les données essentielles du secteur. Voici donc  quelques chiffres clés de l'agriculture en Normandie 

La Normandie : plus grande emprise agricole de France

Quand on traverse la région, le premier constat c’est que l’agriculture normande a façonné ses paysages entre plaines céréalières, pâturages et bocage : 70% de sa superficie lui est dédiée. C’est la plus importante emprise agricole de France en terme de pourcentage. Globalement, ce ne sont pas les mines, les zones industrielles ou zones urbaines qui dominent mais bien les grandes cultures ou les champs à vaches et pommiers.

En nombre d’exploitations, les grandes cultures et l’élevage bovin – pour le lait et la viande – dominent largement en Normandie

Le fait marquant depuis 2010 est l'augmentation des exploitations spécialisées en grandes cultures. Elles représentent 32% des exploitations contre 19% en 2010 (+ 1 500 exploitations) et sont majoritaires dans l'Eure, la Seine-Maritime, le Calvados, et l'Orne. Les élevages spécialisés en bovins lait et bovins viande ont baissé de 28% en nombre d'exploitations. Elles sont majoritaires dans la Manche où, là aussi, les grandes cultures ont progressé de 47% en 10 ans.

Bien que certaines zones soient réputées propices au maraîchage (Créances et le Val-de-Saire par exemple), le maraîchage et les fruits arrivent assez loin derrière - attention, on ne parle pas ici de quantité produite, mais de nombre d’exploitations.

Des céréales à l'est, du lait et de l'élevage bovin à l'ouest

Les grandes cultures se concentrent en Seine Maritime et dans l’Eure ainsi que dans le Calvados, entre la plaine Nord et Sud de Caen. C’est d’ailleurs dans cette aire que nous avons échangé avec les exploitants agricoles. Autour de Saint-Pierre-en-Auge, Fierville-en-Bray, Mézidon-Canon…communes situées aux confins de la plaine céréalière et dans une zone de polyculture-élevage.

Côté production laitière, concentrée dans la Manche, notre région se distingue : la Normandie est la 1ere région de France pour la production de crème et de beurre, et la 1ère pour la production de fromages fabriqués à base de lait de vache.  

Disparition de 75% des exploitations en 50 ans, 25% sur les 10 dernières années

Comme pour le reste du pays, le nombre d’exploitations ne cesse de décroître. En 50 ans, la Normandie a perdu 75% de ses fermes. Entre 2010 et 2020 la diminution a été de 25%. Parallèlement, les terres sont regroupées et les surfaces agricoles utiles par exploitation ont augmenté. Un quart des exploitations normandes compte moins de 10 hectares et un quart plus de 116 hectares.

 

En Normandie comme partout, l'emploi régresse dans le secteur agricole

Côté emploi, les exploitations agricoles normandes font vivre et travailler 39500 équivalents temps plein en 2020. C’est beaucoup mais le chiffre est en recul : il y a 10 ans, ces exploitations représentaient 13% d’équivalents temps plein de plus.

Les chefs d'exploitation et co-exploitants assurent près des deux tiers du travail. La participation des autres membres de la famille diminue : 9% contre 12% en 2010. On observe une diminution de 8% des conjoints co-exploitants. Les salariés permanents réalisent 21% du travail contre 18% en 2010.

Agriculture bio, raisonnée, HVE, de quoi parle-t-on ?

Pour en revenir à la question de Myriam, autant l'agriculture biologique est chartée, autant l'agriculture dite raisonnée reste floue quant à ses seuils ou définition. 

Pour ce qui est du type d’agriculture (conventionnelle ou biologique), le bio a gagné du terrain en 10 ans. Le Bio s’est installé en 2020 dans 8% des exploitations normandes. Mais il bio n’est pas le seul critère pour valoriser la production. C’est ici que l’on parle d’AOP (Appellation d’Origine Contrôlée), de Label Rouge ou autre IGP (Indication Géographique Protégée). Sans omettre la vente en circuit court, et la transformation faite par le producteur. Des formes de valorisation donc qui gagnent du terrain. 

Une certification particulière existe d’ailleurs pour des exploitations à Haute Valeur Environnementale. Là, il s’agit de modifier les pratiques agricoles conventionnelles, pour réduire au maximum la pression sur l’environnement. La plupart des structures HVE se trouvent dans la Manche (avec 37 certifications), ce qui reste faible comparé à d’autres départements – certains dépassant largement le millier d’exploitations HVE comme l’Aude, la Gironde ou la Marne.

Et les pesticides ?

Enfin, un dernier chiffre, national. Côté pesticides, la France serait en valeur absolue l’un des trois plus gros consommateurs européens. Ils sont destinés majoritairement aux céréales à paille et à la vigne, principaux consommateurs de ces intrants.

Quant aux engrais consommés par hectares, le chiffre donné par le groupe de la Banque mondiale atteint en moyenne 172 kg/ha pour la France en 2018, soit plus que la moyenne européenne (154 kg/ha).

Sur cette thématique de l'agriculture raisonnée ou conventionnelle, des exploitants normands qui travaillent autour de saint-Pierre-en-Auge se sont exprimés sur notre site

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