Malgré l'épidémie et le confinement, les sauveteurs en mer du Calvados seront prêts pour l'été

Avec l'épidémie de coronavirus, la SNSM, comme bon nombre de secteurs, a vu son activité sérieusement ralentir voire suspendue. Les futurs nageurs-sauveteurs devraient pourtant pouvoir valider leur formation dans les temps et être opérationnels cet été. Dans le respect des règles sanitaires. 

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"Avec le déconfinement, les interventions remontent bien, malheureusement. On en fait au moins 3-4 par semaine", explique Philippe Auzou, délégué départemental de la SNSM dans le Calvados. Bien loin des trois opérations réalisées par les sauveteurs en mer dans le département durant toute la période de confinement.

"Comme nous, les gens avaient besoin de respirer, ils avaient hâte de reprendre la mer, mais ils n'étaient pas physiquement préparés, tout comme les bateaux." Ces dernières semaines, les véliplanchistes et kite-surfeurs ont beaucoup occupé la SNSM. "On a aussi porté secours à plus d'une dizaine de personnes piégées par la marée dans le secteur d'Honfleur." Un phénomène jamais vu dans une telle proportion, selon Philippe Auzou. Et la saison estivale n'a pas encore commencé.

 

Un tiers de l'effectif renouvelé chaque année

Au vu de cette reprise, les 130 nageurs-sauveteurs déployés sur une vingtaine de plages dans le département (le Calvados est l'un des départements français où l'effectif est le plus fourni) ne devraient pas chômer. Pourtant, pour beaucoup, ce sera le baptême du feu. "En moyenne, ils travaillent avec nous trois-quatre ans. On renouvelle un tiers de l'effectif chaque année." Et cette année, avec l'épidémie de coronavirus, la formation des nouveaux à quelque peu été perturbée. Au point de susciter des inquiétudes dans le monde du sauvetage en mer.

"Les jeunes n'ont pas encore pu passer le BNSSA (Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique)", reconnait le délégué départemental de la SNSM. L'examen de ce diplôme, qui vient achever la formation de nageur-sauveteur, se déroule habituellement en mars-avril. Néanmoins, Philippe Auzou se montre optimiste. L'Etat vient de sortir un arrêté pour faciliter le passage des épreuves. Elles devraient avoir lieu à la mi-juin. Elles vont aussi être aménagées pour éviter les prises de contact. Ca ne devrait pas avoir d"incidence sur la saison estivale."

Si les candidats ont besoin de se remettre en condition physique pour préparer cette échance, la formation elle-même est terminée. "L'entraînement a commencé en octobre. Les cours de secourisme étaient finis, les permis bateaux passés. Ils étaient prêts. Mais ils doivent se réentraîner. Ce qui nous bloque un peu en ce moment, c'est que les piscines ne sont pas encore rouvertes."

Au centre de formation de Ouistreham, entre 20 et 25 nageurs-sauveteurs sont formés chaque année par une trentaine de formateurs. La prochaine réunion d'information sera organisée le 12 septembre prochain à la maison des associations de Caen.

"C'est un job d'été très sympa : passer les vacances sur la plage ce n'est pas désagréable", vante Philippe Auzou, avant de tempérer son enthousiasme :" Mais ce n'est pas une formation facile physiquement et ça demande un gros investissement, à la fois physique et personnel. " Au total, ce sont 400 heures de cours et pratiques, les soirs et weekend, que les candidats doivent suivre. Les heureux élus seront "rémunérés et logés" par les communes qui les accueilleront durant l'été. "Trouver 5-6 nageurs dans l'environnement d'une commune, ce n'est pas chose aisée", plaide Philippe Auzou.

 

Des exercices en mer avant le déconfinement

Finalement, à part quelques "petits problèmes techniques sur des bateaux", la SNSM du Calvados aborde la saison estivale avec une certaine sérénité. "Tout fonctionne bien. Les bénévoles sont là et on a hâte de reprendre la mer. " Une mer qu'ils ont déjà reprise d'une certaine manière depuis plusieurs semaines, avant même le début du déconfinement. "La préfecture maritime avait autorisé les exercices en mer, on avait repris les hélitreuillages fin avril avec l'hélicoptère Caïman de la Marine nationale", indique Philippe Auzou. Et contrairement à d'autres départements,  la SNSM du Calvados n'a pas vu certaines de ses prestations programmées cet été annulées par les communes. L'impact financier de l'épidémie devrait être faible voire nul.

 

Mesures barrières en milieu aquatique

Le gros changement, cette année, pour les nageurs-sauveteurs, c'est la situation sanitaire et les nouvelles règles qu'elle impose. Dès le début du confinement, le siège de la SNSM à Paris a "édicté toute une série de consignes pour le bord et pendant les interventions ainsi que pour les cas où les sauveteurs seraient en contact avec des personnes atteintes du Covid 19".

Si le pic de l'épidémie semble derrière nous, le masque demeure un accessoire indispensable. "Il y a des masques grand public en période de navigation. On en a en nombre pour équiper les personnes qu'on serait susceptible de monter à bord.  Dès qu'on intervient, nous mettons des masques chirurgicaux. C'est plus pertinent, notamment en cas de blessure. Et dès qu'on touche des gens, on porte des gants." Dans l'eau, c'est le masque de plongée qui s'impose. "La seule chose qu'on souhaite, c'est avoir la peau de ce virus et ça a l'air d'en prendre le chemin."

Si le respect des gestes barrières s'impose à tous, d'autres règles méritent elles aussi d'être rappelées. "On espère que les gens vont attaquer plus prudemment leurs sorties en mer. On a beau aimer notre métier, notre mission, moins on sort, plus on est content."

 

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