Selon la préfecture maritime Manche - Mer du Nord, près de 2500 migrants ont tenté de rallié la Grande-Bretagne par la mer l'an dernier. A Ouistreham, si certains observateurs estiment que les migrants sont moins nombreux, leur volonté de traverser la Manche demeure.
Entre noël et le jour de l'an, ce sont pas moins de 70 migrants qui ont été secourus dans le secteur Manche - mer du nord. L'opération la plus récente s'est déroulée au large de Dunkerque le 31 décembre au petit matin. Six personnes, dont certaines en hypothermie, ont été récupérées à bord d'une embarcation légère. L'activité recensée ces sept derniers jours réflète une tendance observée tout au long de l'année par la préfecture maritime.
Selon les autorités, 2358 migrants ont tenté de rallier la Grande-Bretagne par la mer en 2019 soit quatre fois plus que l'année précédente. Un précédent décompte communiqué mi-décembre faisait état de 2.521 migrants ayant tenté cette traversée, mais incluait des personnes interceptées à terre, par exemple sur des plages du Pas-de-Calais.
En Normandie, la commune de Ouistreham dans le Calvados est l'un des points de rassemblement des "candidats" à la traversée en raison de la présence d'un port et surtout de liaisons avec le Royaume-Uni par ferry. Certains tentent également leur "chance" à Cherbourg. En novembre dernier, 16 personnes avaient ainsi été découvertes dans la remorque d'un camion à l'arrivée du ferry en Irlande.
L'association caritative distribue deux fois par semaine nourriture et vêtements aux migrants, dont 90% seraient d'origine soudanaise. "Ils sont de moins en moins nombreux (...) ils s'intègrent un peu plus, il y a des liens qui se nouent avec des locaux, par l'intermédiaire des associations", estime Denis Cambon, "mais ils sont toujours aussi tenaces pour passer en Angleterre : ils parlent plutôt angalis, il y a une communauté soudanaise outre-manche et ils imaginent que tout est mieux là-bas."
Depuis la fin 2018, ces traversées ne cessent de se multiplier dans la Manche, malgré les mises en garde répétées des autorités soulignant le danger lié à la densité du trafic, aux forts courants et à la faible température de l'eau. Au moins quatre migrants sont déjà décédés. Ces traversées sont effectuées pour la plupart par de petites embarcations pneumatiques souvent surchargées, selon la préfecture maritime.