Témoignages. "Cinq heures de ménage par semaine, ce n’est pas ça qui va payer mes courses". Ces bénéficiaires dépendants de l’aide alimentaire

Publié le Mis à jour le Écrit par Stéphanie Lemaire
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La campagne des Restos du cœur est lancée ce week-end. On est allé à la rencontre de bénéficiaires d'une autre association à Deauville. Ceux de Saint-Vincent-de-Paul ont en commun d’avoir traversé une épreuve dont ils ne se sont pas toujours rétablis.

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Elle est venue avec l’un de ses trois enfants, et s'apprête à repartir avec son plein de courses pour trois jours.

L'aide alimentaire s'adresse aussi aux travailleurs

Estelle, cette maman d’apparence très soignée, dans la quarantaine, insiste : "sans leur aide, je ne vois pas comment j’aurais pu m’en sortir." Pour elle, le plus dur semble derrière elle. Après sa séparation, elle a cumulé des petits boulots, puis s’est lancée dans une formation pour devenir plaquiste.

"Je suis auto-entrepreneuse, j’ai des chantiers, mais au moment où je me suis lancée dans cette activité, je n’avais pas les moyens de nourrir mes enfants. Heureusement qu’ils sont là pour moi."

C’est le dernier passage d’Estelle à l’association (l’antenne doit fermer ses portes faute de président). "Heureusement que ma mère est là pour m’aider, j’ai encore cette chance-là."

 

Parfois, il est impossible aux bénéficiaires d’exercer une activité professionnelle, certains sont en invalidité. Ghyslaine s’exclame en souriant : "avant ma maladie, vous auriez vu comme j’étais belle !". Avec sa canne et ses problèmes de santé, elle ne peut plus travailler.

Après sa séparation, elle a retrouvé un compagnon qui obtient des CDD ponctuels mais vit aussi dans la précarité. "Les gens ici sont quasiment des amis, ils ont donné de leur vie pour nous aider. Les bénévoles me permettent de manger bien sûr. Mai c'est aussi l'occasion de sortir de chez moi, de discuter, échanger. On parle autour de la table avec les autres bénéficiaires." 

Un moment d'échange et de socialisation

Ces échanges sociaux et conviviaux permettent de garder un lien avec les autres, et parfois aussi de garder le moral quand les raisons de sombrer sont nombreuses.

"Parmi les bénéficiaires, on a beaucoup d’hommes seuls, de tous âges, et des femmes seules ou avec enfants. Certains parviennent à travailler mais c’est souvent insuffisant pour qu’ils puissent se nourrir pendant un mois", précise Danièle, ex-présidente de l’antenne Saint-Vincent de Paul de Deauville.

L'antenne doit en effet fermer ses portes, le temps de retrouver un président, et laisse 70 bénéficiaires sans aide alimentaire. 

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