L'association britannique Normandy Memorial Trust souhaite ériger un lieu de mémoire à Ver-sur-Mer por le 75e anniversaire du Débarquement. Certains habitants de la commune contestent le projet et ont organisé ce dimanche 13 janvier une marche pour informer le public.
Il y a un an, l'Elysée annonçait officiellement que le président de la République et le Premier ministre britannique serait à Ver-sur-Mer le 6 juin 2019 pour inaugurer le mémorial érigé à proximité de Gold beach, la plage où les forces militaires de Sa majesté débarquèrent 75 ans plus tôt. Finalement, et au mieux, il ne pourrait s'agir que d'une cérémonie de "pose de la première pierre".
Car à six mois de l'échéance, le permis de construire n'a pas encore été accordé. L'enquête publique a débuté le 2 janvier dernier et s'achèvera le 2 février prochain. C'est dans ce contexte que trois habitants de Ver-sur-Mer ont organisé ce dimanche 13 janvier une marche sur le site d'une vingtaine d'hectares acquis par le Normandy Memorial Trust pour rendre hommage aux 22 000 soldats ayant servi dans les forces britanniques et tombés au combat durant la Bataille de Normandie. L'objectif des organisateurs, qui contestent partiellement ou totalement ce projet, était d'"informer" le public.
"Ce n'est pas un manque de gratitude vis à vis des Anglais, il faut être reconnaissant jusqu'au bout des temps pour ce qu'ils ont fait", tient à préciser, en préambule, Maxi Krause; Mais la co-organisatrice de la marche estime que le mémorial britannique n'aurait pas dû être érigé dans sa commune. "Il y a déjà le cimetière britannique de Bayeux avec une énorme bande gazonnée tout autour où on pourrait mettre toutes les stèles qu'ils ont prévu avec les noms gravés dessus", plaide-t-elle.
Les opposants déplorent que le futur Mémorial soit érigé sur un site classé et sur des terres agricoles. Ils contestent également la vente du stade de la commune pour en faire un parking destiné à accueillir les visiteurs. L'argument de l'animation de Ver-sur-Mer par la présence d'un lieu de mémoire ne les convainc pas. "Ce ne sont pas des bus avec 50 personnes dedans qui vont faire de l'animation. On les fait arriver, on les crache, ils regardent, on les ramène et le soir on a un parking vide."
Ces bus, le collectif de riverains qui s'est formé suite au lancement du projet, les craint particulièrement. Le collectif n'est pas opposé à la construction d'un mémorial à Ver-sur-Mer mais conteste l'itinéraire choisi pour acheminer les visiteurs, un itinéraire traversant ce village de 1600 habitants au lieu de le contourner.