Depuis la fin de la semaine dernière, les postiers du bocage virois sont engrève pour protester contre une nouvelle organisation du travail. Parmi les points de crispation, la mise en place d'une pause méridienne non rémunérée.
En janvier 2017, la direction de La Poste et certains syndicats concluaient un accord sur "les conditions de travail et les métiers des facteurs et de leurs encadrants", un accord censé améliorer les conditions de travail et survenant après une période noire dans l'entreprise publique marquée des problèmes de souffrance au travail. Mais cet accord, présenté comme "historique" par la direction, ne suscite pas l'unanimité : les deux plus importantes organisations syndicales n'ont pas apposé leur signature. Et les salariés expriment leur mécontentement.
Jeudi 31 mai, les facteurs de Bény-Bocage ont débuté une grève illimitée. Le lendemain, ils étaient rejoints par leurs collègues de Vire. Le mouvement fait tache d'huile puisqu'il se développe également dans la Manche, à Mortain et Saint-Hilaire-du-Harcouët.
Une pause qui passe mal
Dans le cadre d'une nouvelle organisation du travail, La Poste veut imposer à ses facteurs une pause qui passe mal. Auparavant, les facteurs bénéficiaient de 20 minutes durant leur tournée pour prendre une collation, 20 minutes intégrées au temps de travail. Désormais, ils disposeraient d'une véritable pause pour déjeuner, 45 minutes, mais en dehors du temps de travail donc non rémunéré. "On ne va pas rentrer plus tard chez nous, on a une vie de famille, déjà là, on fait 8 h - 15 h, c'est déjà dur alors rentrer à 16 h, non ce n'est pas possible", explique Christelle, factrice au Bény-Bocage.Pour la direction de La Poste, cette organisation, avec un nouveau créneau horaire l'après-midi, doit permettre de se rapprocher des clients. Pour les salariés aujourd'hui en grève, la politique menée par l'entreprise va plutôt dans le sens inverse. "Si on veut parler avec les personnes, on peut parler avec eux mais il faut qu'ils payent", déclare Christine, factrice au Beny-Bocage. "Tous les services qu'on rendait jadis à titre gratuit doivent devenir payant", déplore sa collègue, Magali.
Reportage de Pierre-Marie Puaud et Suzana Nevenkic
Intervenants:
Christelle, factrice au Bény-Bocage
Jocelyne, habitante de La Ferronière
Christine, factrice au Beny-Bocage
Michel, habitant de la Ferronière
Magali, factrice au Beny-Bocage
Christophe Musslé, CGT FAPT 14