Covid-19 : plus de masque pour les écoliers normands mais le pass sanitaire pour les ados de plus de 12 ans

Compte tenu du faible taux d'incidence dans la région, les écoliers des cinq départements normands vont bénéficier d'un assouplissement des règles sanitaires. En revanche, les ados ne couperont pas au pass sanitaire qui entre en vigueur ce jeudi.

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"Ce que j'aimerais bien, ce serait qu'on n'ait plus les masques un peu avant la fin de l'année", nous confiait un lycéen à la veille de la rentrée. Même son de cloche parmi ses camarades rencontrés ce jour-là : tous rêvaient de pouvoir vivre à nouveau le visage découvert. Pour ces ados, l'heure n'est pas encore venue. En revanche, pour leurs petits frères et petites soeurs, le lundi 4 octobre aura sans dout un goût de libération.

Le gouvernement l'avait annoncé la semaine dernière : le masque va disparaître des visages des écoliers d'ici quelques jours dans les départements les moins touchés par l'épidémie (un taux d'incidence inférieur à 50 cas pour 100 000 habitants). La liste des "heureux" élus a été publiée ce jeudi 30 septembre au Journal Officiel. 47 départements sont concernés et parmi eux les cinq départements normands : Orne, Calvados, Manche, Seine-Maritime et Eure. Depuis plusieurs semaines, la Normandie enregistre une importante décrue de l'épidémie. Elle a le taux d'incidence régional le plus faible (ainsi que le taux de vaccination le plus élevé). La première de la classe en somme. 

A partir de ce lundi 4 octobre, les 314 648 écoliers normands seront donc dispensés du port du masque. Cette dispense ne s'applique pour le moment qu'aux seuls enfants. Elle constitue en fait un basculement du niveau 2 au niveau 1 du protocole sanitaire en vigueur dans les établissements. Concernant les adultes (personnels, enseignants), le ministère de l'Education a indiqué récemment que "les autorités sanitaires vont se prononcer très prochainement sur la possibilité de lever l'obligation du port du masque en intérieur". Cette obligation reste en vigueur dans les collèges et lycées.

Port du masque ET pass sanitaire pour les ados de plus de 12 ans

Pour les adolescents en revanche, l'arrivée de l'automne marque la mise en place d'une nouvelle contrainte sanitaire. Comme les adultes, ils doivent désormais présenter un pass sanitaire (certificat de vaccination complète, preuve d'un rétablissement de la covid ou test négatif de moins de 72 heures) pour accéder à de nombreux établissements recevant du public (restaurants, cinémas, salles de sepctacle) ou pratiquer des activités culturelles et sportives. Cette obligation du pass sanitaire entre en vigueur ce jeudi 30 septembre.

Cette mesure était annoncée de longue date. Mais elle a été très récemment précisée : le pass sanitaire est obligatoire pour les jeunes à partir de 12 ans et deux mois, ceci afin de permettre aux adolescents nés en fin d'année de se faire vacciner. La vaccination n'est en effet pas accessible avant d'avoir fêter son douzième anniversaire. Et un schéma de vaccination n'est complet qu'à partir de sept jours après la deuxième injection (trois semaines entre deux doses).

Si cette population n'a accédé que tardivement à la vaccination par rapport à ses aînés, elle semble avoir rattrappé largement son retard. En France, près de deux tiers des 12-17 ans seraient complètement vaccinés. En Normandie, les derniers chiffres communiqués par l'Agence Régionale de Santé sur ce sujet faisaient état d'un taux de primo injections de 69,4% et d'un taux de vaccination complète de 59 % dans cette classe d'âge au 12 septembre dernier.

Des conséquences pour le monde du sport et de la culture ?

L'élargissement du pass sanitaire n'est pas sans susciter quelques inquiétudes dans les lieux concernés. Cet été, les exploitants de cinémas ont vu la fréquentation de leurs salles chuter. Néanmoins, en cette rentrée, cette tendance semble ralentir. Aujourd'hui, on enregistrerait "seulement" entre 10 et 20% de réservations en moins. Et le planning des sorties à venir suscite un certain optimisme. "On est très confiant sur le nouveau James Bond et après, quasiment toutes les semaines, il y a un blockbuster qui sort avec un feu d'artifice en décembre", explique Arnaud Delalande, directeur des cinémas Pathé-Gaumont de Rouen.

Au club de foot des sapins à Rouen, en revanche, cette extension est vécue comme une nouvelle épreuve. Sur plus de 300 licenciés, au moins 20% d'entre eux renonceraient à cette activité à cause du pass sanitaire. "Je suis très mal à l'aise avec ça, c'est une charge qui se rajoute à toutes les charges qui pèsent sur nos associations", déclare le président, Samy Bouguern, "C'est compliqué. Dans certaines associations, il y a des présidents, des bénévoles, des éducateurs qui craquent."

Chanel, 15 ans, s'entraîne depuis la rentrée avec ses coéquipières. Mais la jeune fille indique qu'elle ne tapera plus dans le ballon à partir de ce 30 septembre. Elle refuse de se faire vacciner. "Le club de foot occupe une place majeure au sein du quartier (Les Hauts de Rouen) et dans la vie des jeunes. Devoir leur dire : on ne vous accepte pas au foot, par contre vous continuez d'aller à l'école, c'est totalement incohérent", estime, non sans une certaine amertume, Bruno Correa, entraîneur des U18 féminines.

Fin des tests gratuits sauf pour les ados

Ce discours, Nicolas Marais, le président du comité régional olympique et sportif, l'entend. Mais il estime que le pass sanitaire a permis au sport amateur de reprendre une vie normale."Tous nos clubs ont été fermés depuis mars 2020. La mise en place du pass a permis cet été une reprise sportive dans des conditions normales, l'organisation de compétitions avec du public, le public regagne les gymnases et les stades". Pour celui qui dirige également la ligue de Normandie de handball, il faut à tout prix éviter "le stop and go". Et de conclure : "il faut faire avec et continuer à faire de la pédagogie."

Car le pass sanitaire ne semble pas prêt de disparaître. Un projet de loi est en préparation pour le prolonger au-delà du 15 novembre. Le gouvernement veut "maintenir la possibilité" d'y recourir "jusqu'à l'été" (2022), a ainsi déclaré ce mercredi son porte-parole, Gabriel Attal. Une prolongation qui se conjuguera avec la fin de la gratuité des tests dits "de confort" à partir du 15 octobre. Néanmoins, cette mesure ne concernera pas les 12-17 ans. Les adolescents pourront tous continuer à bénéficier systématiquement de tests PCR gratuits.

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