Dans son point de situation de ce vendredi 29 janvier, l'ARS a fait état d'une circulation toujours préoccupante du Covid-19 en Normandie. L'arrivée de nouveaux approvisionnements de vaccins ainsi que l'émergence de variants dans la région ont également été évoquées.
"Le virus circule à un niveau élevé. Beaucoup plus élevé qu'avant la période de Noël", a averti d'emblée Thomas Deroche, directeur général de l'ARS Normandie, dans un point de situation, ce vendredi 29 janvier. La circulation du virus reste active dans la région et s'inscrit dans la tendance nationale.
Le taux d'incidence dans la région reste stable et s'élève à 181,5 cas positifs pour 100 000 habitants. Plus tôt cette semaine, mardi 26 janvier, il s'établissait à près de 189 cas positifs : "Ce n'est plus en progression par rapport au début de semaine", a précisé Thomas Deroche.
Des effets sur le système de santé
La circulation "élevée" du virus continue de peser le lourd dans le quotidien des Normands. Mais encore plus sur le domaine de santé. "Il y a des effets perceptibles sur le système de santé", a accordé le directeur général de l'ARS Normandie.
Dans les faits, 1 371 personnes sont hospitalisées pour cause de Covid-19, ce vendredi 29 janvier, dans les établissements hospitaliers normands. Contre 1 324, trois jours plus tôt. 107 personnes sont admises dans des services de réanimation, d'après le dernier pointage de l'ARS. Contre 97, mardi 26 janvier.
Les situations sont différentes d'un territoire à un autre. Ainsi, la Manche, l'Orne et la Seine-Maritime sont les départements les plus touchés de Normandie : "C'est assez inhabituel pour la Manche. Il était le département le moins touché de la région lors de la seconde vague. Il a connu une progression très soudaine. Nous surveillons la situation de manière très précise", a ajouté Thomas Deroche avant de préciser : "Pour le moment, on ne peut pas établir un lien entre les liaisons outre-Manche et l'apparition du variant britannique pour expliquer la progression du virus dans la Manche."
La montée du coronavirus se fait donc de manière très localisée dans la Région. Le phénomène a, notamment, poussé les hôpitaux de Rouen, Saint-Lô et Cherbourg à déclencher leur plan blanc.
Des variants présents en Normandie ?
En Normandie, des "plateformes de séquencement" se mettent en place petit à petit. Elles pourront permettre d'étudier la progression des variants covid aussi bien britanniques, sud-africains que brésiliens : "Un cas positif fait l'objet d'un nouveau test sur la base du même prélèvement pour repérer les variant. Cela se met en place", a détaillé le directeur de l'ARS.
Pour le moment, il est trop tôt pour détailler la présence d'un variant en particulier dans la population. "A partir du moment où un variant est plus contagieux, il peut être amené à prendre la place du virus père ou mère", a ajouté le professeur Renaud Verdon, chef du service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Caen.
Au niveau national, près de 2 000 cas de variants ont été détectés dans la journée du jeudi 28 janvier. Selon les deux hommes, il n'est pas encore possible de déterminer le nombre de cas en Normandie.
Pas de rendez-vous possible pour se faire vacciner d'ici mi-février
Thomas Deroche a également abordé l'approvisionnement des vaccins en Normandie. Depuis quelques jours, les prises de rendez-vous sont impossibles : "Les carnets de rendez-vous ont été remplis jusqu'au 14 février. L'étape suivante, c'est l'ouverture de créneaux pour la deuxième quinzaine de février."
A partir de cette date, rien n'est moins sûr de pouvoir obtenir un rendez-vous. Les nouvelles doses permettront d'effectuer les secondes injections aux personnes ayant déjà été piquées une fois. "Les premières injections seront donc moins importantes. Il faut intégrer l'ensemble du dispositif, c'est normal."
Dans la cinquantaine de centres de vaccination en Normandie, entre 320 et 350 personnes se font vacciner chaque jour. Depuis le début de la campagne 93 963 injections ont été réalisées. Dont 91 631 personnes pour une première dose. 2 332 personnes ont donc déjà reçu leur seconde dose du vaccin Pfizer.
Communiqué ?| 1 million de premières injections et 1,4 million de deuxièmes injections de vaccins Pfizer et Moderna prévues au mois de février ⤵
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@Sante_Gouv) January 28, 2021
Les campagnes de dépistage se poursuivent
Si la campagne de vaccination connaît un coup d'arrêt à cause des réapprovisionnements, les campagnes de dépistage se poursuivent. "Pour mieux isoler le virus, nous avons lancé des campagnes de dépistage directement sur les territoires les plus touchés", détaille Thomas Deroche.
#COVID19
— ARS Normandie (@ars_normandie) January 29, 2021
? Campagne de dépistage à Dieppe (76)
? jusqu'au 03/02/21 inclus
? Barnum en face du laboratoire d'analyses médicales
+ d’infos : https://t.co/puxtglxal9 pic.twitter.com/k2njkRDGWA
Une même opération "Tester, alerter, protéger" s'était déroulée au Havre. Désormais, ce sont d'autres villes normandes qui sont concernées, comme Falaise, Evreux, Vire... La liste des villes où se déroule une campagne de dépistage est disponible sur le site de l'ARS Normandie.