"Pas de bébés à la consigne!", c'est le nom d'une assocaition, et ce sont aussi les mots que les professionnels de la petite enfance ont scandé ce matin au Havre et à Rouen. Ils souhaitaient alerter sur un projet de loi jugé préoccupant.
Une centaine de professionnels s'est retrouvé ce matin devant le palais de justice de Rouen comme un peu partout en France, pour protester contre le projet de loi du gouvernement qui prévoit de modifier les règles d'encadrement des crèches.
Emmanuel Macron avait annoncé lors de sa compagne présidentielle sa volonté d'augmenter le nombre de places en crèches. Un premier diagnostique a été établi ces derniers mois par la Direction générale de la cohésion sociale, en partenariat avec les interlocuteuirs de la petite enfance. Le projet de loi prévoit dès lors un certain nombre de modifications dans la prise en charge des enfants.
Jusqu'à présent, la loi prévoyait un encadrant pour 5 ou 8 enfants en fonction de leur motricité. Un critère qui pourrait être supprimé. Or les professionnels de la petite enfance se disent déjà à la limite d'une bonne prise en charge. Ils sont actuellement 40% de professionnels par structure et demandent à passer à 50%.
-"Aujourd'hui il n'ya pas assez d'encadrants, les professionnels sont déjà épuisés et sont souvent en arrêt maladie. C'est bon pour personne, et surtout pas pour les enfants" s'agace Claire-Mathilde Bellanger, Educatrice de jeunes enfants à Rouen
La loi modifierait aussi les normes d'espace dévolu à chaque enfant. Aujourd'hui, il faut une surface minimale de 7 m2 par enfant dans une crèche, mais dans les zones densément peuplées, on pourra désormais se satisfaire de 5,5 m2.
Autant de changements qui mettent en péril le quotidien des enfants et de leurs encadrants.