C'est l'un des gros chantiers du gouvernement et notamment du nouveau ministre normand en charge de l'agriculture, Stéphane Travert. Ce jeudi 20 juillet débutent cinq mois de débat national sur le bien-manger et le bien-produire.
"Nous devons travailler pour construire des compromis, des compromis qui sont solides et des compromis qui soient acceptés. Le compromis c'est une démarche et c'est l'idée juste que dans tout accord il ne doit ya avaoir que des gagnants", a déclaré ce jeudi Stéphane Travert, ministre de l'agriculture, à l'ouverture des états généraux de l'alimentation.
Les Etats généraux de l'alimentation: les explications d'Alexandre Baudrand
Une déclaration d'intention ambitieuse au regard des différents intérêts (parfois antagonistes) participant à ces cinq mois de débat national sur le bien-manger et bien produire, un débat qui doit permettre d'ici la fin de l'année de trouver des solutions à la crise agricole mais aussi de répondre aux enjeux climatiques et de santé publique. On se souvient ainsi que le premier "clash" du gouvernement opposa le ministre de l'agriculture à son collègue de l'environnement sur la question des néonicotinoïdes, les pesticides dits "tueurs d'abeille".
Présentes ce jeudi à cette première journée des "Etats généraux de l'alimentation", 500 personnes d'horizons divers: syndicats agricoles, assureurs, ONG environnementales ou caritatives, associations de consommateurs, professionnels de santé, représentants de l'industrie agroalimentaire et de la distribution, de onze ministères et de la Commission européenne. Des acteurs qui sont loin d'être d'accord. Et qui n'hésitent pas à afficher leurs désaccords.
Les syndicats agricoles obnubilés par la question du prix
Ce jeudi, la FNSEA et les JA de l'Ouest dénoncent dans un communiqué "les entreprises laitières" qui "ne respectent pas la parole donnée et méprisent les besoins élementaires des producteurs", sur le sujet du prix du lait. Cette focalisation des organisations agricoles sur la question du prix inquiètent les associations environnementales ou de consommateurs. "J'espère que ces Etats généraux ne vont pas être une opération pour justifier une vaste augmentation des prix", s'est exclamé Alain Bazot, le patron de l'UFC Que Choisir.Ces Etats généraux de l'alimentation vont prendre la forme de 14 ateliers rassemblant chacun une quarantaine de personnes jsuqu'à la mi-novembre. Un atelier transversal doit lui traiter du sujet sensible de la répartition des 5 milliards d'euros du plan de modernisation de l'agriculture promis durant la campagne, un sujet sur lequel associations environnementales et organisations syndicales agricoles majoritaires semblent avoir des points de vue radicalement opposés.
Certains producteurs n'ont pas attendu ce rendez-vous politique et institutionnel pour s'adapter à la demande des consommateurs et rejoindre un nouveau circuit économique. Une de nos équipes a rencontré un duo passé de l'élevage au maraichage et à la vente directe. Partis de rien il y a trois ans avec seulement une table et des tréteaux pour vendre leur production, ils ont inauguré au printemps dernier une boutique flambant neuve dans leur ferme aux portes de Grandcamp-Maisy, dans le Calvados.
Reportage de Rémi Mauger, Layla Landry et Michel William
Intervenants:
- Philippe Legrand, agriculteur
- Aline Jouette, maraîchère
Les citoyens "lambda" sont également invités à participer à ces Etats généraux via une consultation sur internet. Restent à voir si leurs contributions seront réellement prises en compte.
#EGalim Une plate-forme participative ouverte pour la consultation publique ➡ hop, on participe ! https://t.co/7Wj0483smB pic.twitter.com/qA22sWjNwP
— Alim'Agri (@Min_Agriculture) 20 juillet 2017