7200 cartouches de cigarettes contrefaites ont été saisies et un réseau international démantelé entre l'Eure et la Belgique. L'enquête aura duré plusieurs mois et mobilisé près de 80 gendarmes de l'Eure, de Rouen et de St Nazaire. 7 personnes ont été interpellées et 6 d'entre elles placées en détention provisoire.
7 200 cartouches de cigarettes, 135 kg de tabac à rouler, plus de 13 kg de résine de cannabis, 250 grammes de cocaïne, la dernière saisie des gendarmes normands du 15 octobre est impressionnante. Elle est aussi le fruit d'une longue enquête internationale menée depuis plusieurs mois par la Section de recherches (SR) de Rouen, la Brigade des recherches (BR) de Saint-Nazaire, le Groupe interministériel de recherches (GIR) de Rouen et la BR des Andelys sur un trafic de cartouches de cigarettes contrefaites importées de Belgique.
Un réseau organisé depuis la prison
Tout est en fait parti d'une enquête préliminaire ouverte auprès du parquet d’Evreux (27) pour un trafic de produits stupéfiants. Au cours des investigations, les enquêteurs s’aperçoivent rapidement que l’activité principale des protagonistes consiste à importer, en grande quantité, du tabac contrefait depuis un entrepôt situé en banlieue de Mons, en Belgique.
Rapidement une information judiciaire est ouverte auprès du tribunal judiciaire d’Evreux et l'une des têtes de réseau présumée est alors identifiée. Il s’agit d’un individu âgé de 42 ans actuellement incarcéré pour des faits d’infraction à la législation sur les stupéfiants.
Depuis la cellule de l’établissement pénitentiaire dans lequel il est détenu, cet individu participait à l'organisation de l’importation et les livraisons de tabac contrefait, principalement à destination de la région parisienne et du grand Ouest de la France.
Le trafic était particulièrement bien rôdé et le rôle de chacun parfaitement défini. Des « hommes de main » étaient chargés de se rendre en Belgique avec un véhicule utilitaire de grande capacité et de revenir en France, en convoi, en transportant, à chaque voyage, une centaine de cartons de cartouches de cigarettes contrefaites.
Des cartons dont la valeur marchande potentielle pouvait, s'élever à plusieurs milliers d'euros.
"une cartouche vaut à peu près une centaine d'euros et chaque carton en contenait au moins une cinquantaine. Cela chiffre vite du coup ! "
Colonel Thierry Jourdren, commandant SR de Rouen
Europol et les gendarmes français ont enquêté ensemble
Mais pour bien comprendre l'ampleur du trafic, il a fallu impliquer plusieurs équipes du nord et l'ouest de la France. L’engagement de gendarmes des GOS (Groupe d’Observation Surveillance) de Rouen, Nantes et Poitiers et de la CDOS 95 (Cellule Départementale d’Observation Surveillance du Val d’Oise) ont ainsi permis de matérialiser les trajets effectués par les malfaiteurs.
Du coup face aux ramifications complexes de ce trafic, les enquêteurs ont travaillé de concert avec l’Office Central de Lutte contre la Délinquance Itinérante (OCLDI) eu sein d’une cellule nationale d’enquête regroupant plusieurs enquêteurs travaillant à temps plein sur ce dossier.
Par ailleurs, une collaboration avec les Douanes Belges, sous l’égide d’Europol, s'est mise en place avec des réunions opérationnelles entre magistrat et services d’investigations belges et français.
Résultat : l'enquête avance vite et l'entrepôt belge ou se faisait l'approvisionnement en tabac contrefait est rapidement localisé et une opération de contrôle est menée en Belgique, le 13 octobre 2022 par les douanes belges. Y assistent également la juge d’instruction d’Evreux et les enquêteurs français de la SR et du GIR de Rouen.
Pour 380 000 euros de cigarettes retrouvées en Belgique et autant en France 2 jours plus tard
Sur place, une importante quantité de cartouches de cigarettes contrefaites est découverte et aussitôt saisie dans l’entrepôt en question : plus de 3600 cartouches de cigarettes pour une valeur marchande dépassant les 380 000 euros.
Et le coup de filet ne s'arrête pas là : deux jours plus tard, le 15 octobre 2022, les enquêteurs français passent aussi à l’action de leur coté et procèdent à une vague d’interpellations et de perquisitions sur les départements de l’Eure, du Val d’Oise, de la Loire-Atlantique et du Morbihan.
Au total, plus de 80 personnels sont mobilisés sur cette opération, en présence la encore d'une délégation d’Europol et des Douanes belges qui assistent aux perquisitions menées en Loire-Atlantique et dans le Morbihan.
Et la deuxième saisie sera aussi payante : à nouveau plus de 3600 cartouches de cigarettes contrefaites, 135 kg de tabac à rouler contrefait, une importante somme d’argent en
liquide, plus de 13 kg de résine de cannabis, 250 grammes de cocaïne ainsi qu’une arme à feu et plusieurs véhicules.
6 personnes placées en détention provisoire
Présentées devant le magistrat instructeur d’Evreux au cours la semaine dernière, sept personnes impliquées sont mises en examen dont six sont placées en détention et la septième, quant à elle, est placée sous contrôle judiciaire. Un seul de ces individus était originaire de l'Eure, des environs des Andelys.