Le tribunal administratif de Rouen a refusé le projet d’extension du Center Parcs Les Bois-Francs, situé à Verneuil-d’Avre-et-d’Iton (Eure).
C’est un coup dur pour le propriétaire du site Pierre et Vacances mais une victoire pour l’association de défense de l’environnement le Pic Vert des Bois Francs. Depuis 2019, les bénévoles se battaient pour que le projet d’extension du plus vieux Center Parcs de France ne voit pas le jour.
La direction du Center Parcs Les Bois-Francs souhaitait agrandir son parc avec la création de 322 cottages (soit 1 172 au total), un agrandissement de 2 500 m² de l’Aquamundo (qui serait devenue la plus grande piscine d’Europe), de l’espace jeux et de loisirs, ainsi que la création de dix parkings supplémentaires, pour un montant de 160 M €.
Face aux polémiques, le groupe Pierre et Vacances mettait en avant l’intérêt général du projet avec la création de 200 emplois directs ou indirects, une compensation du défrichement des 36 hectares nécessaires aux taux d’occupation, et un impact positif pour l’économie locale et le tourisme.
Mais le tribunal administratif de Rouen n’a pas été sensible à ces arguments. Dans sa décision du 13 janvier 2022, le projet est retoqué. Le tribunal a réfuté la notion d’intérêt général, reprenant point par point ce que dénonçait l’association :
- compensation du défrichement des 36 hectares indéfinie,
- consommation importante en eau,
- destruction des zones humides et emplois précaires.
Le combat de Pic Vert des Bois Francs
En 2020, l’association locale de préservation de l’environnement, Pic Vert des Bois Francs, avait déposé un recours contre ce projet devant le tribunal administratif de Rouen. Aurélie Serry, Présidente de l'association Le Pic Vert des Bois Francs se réjouit de cette décision : « au bout d’un moment, il faut savoir dire stop. On ne peut pas arranger des choses pour des projets de loisirs de masse. En demandant des dérogations pour supprimer des espèces protégées ou en détruisant des zones d’espace naturel. Aujourd’hui, il faut arrêter l’artificialisation des sols et préserver la campagne. »
L’intercommunalité Normandie Sud Eure soutenait le projet d’extension et espère qu’un nouveau projet soit présenté : « il est bien évident que sur un territoire comme le nôtre, s’il n’y a pas de développement économique, il n’y a pas de ressources donc moins j’ai d’activités sur le territoire, moins j’ai d’argent. De l’argent pour mettre en place des services à la population », explique Jean-Luc-Boulogne, président de l’Interco Normandie Sud Eure.
Le groupe Pierre et Vacances propriétaire du Center Parcs indique qu’il ne commentera pas cette décision de justice. Dans l’attente du jugement, le numéro 1 du loisir européen rappelle qu’il avait retiré toutes ses demandes d’autorisation concernant ce projet en 2020.