Un rapport parlementaire du 13 novembre 2019 révèle les difficultés qu'ont certains agriculteurs à se séparer du glyphosate. Mais certains ont entamé depuis longtemps une réduction des pesticides comme Jean-Bernard Lozier, un agriculteur de l'Eure qui pratique l'agro-écologie. Rencontre.
Jean-Bernard Lozier, un agriculteur de Coudres (Eure), a repris l'exploitation de son père il y a maintenant trente ans. A ses débuts, il cultivait ses terres de manière classique. Mais très vite, l'utilisation des produits chimiques l'a dérangé. Il a alors décidé de se lancer, depuis les années 2000, dans une nouvelle forme d'agriculture : l'agro-écologie.
C'est vraiment une approche différente, c'est à dire qu'il faut refaire vraiment de l'agronomie, refaire des rotations, repenser tout le système dans sa globalité.
Jean-Bernard Lozier, agriculteur à Coudres, près de Saint-André dans l'Eure.
Repenser le système, c'est aussi repenser son utilisation des produits chimiques. Pourtant, lorsqu'il a débuté, ils étaient plutôt valorisés :
Tout était basé sur la chimie. On avait un problème, on avait une solution chimique. Aujourd'hui, on s'est aperçu qu'avec les solutions chimiques il y a des problèmes de santé publique, des problèmes de pollution des nappes, de pollution de l'air etc. Et aujourd'hui, la société nous demande de produire différement.
Aprés avoir supprimé les insecticides, l'agriculteur a diminué l'utilisation des herbicides de 40% et souhaite baisser les pesticides de 50%. Un système économiquement viable, estime-t-il.
On s'aperçoit qu'au niveau de la marge globale d'exploitation, on arrive à peu près à la même chose, d'une année sur l'autre, par rapport à des systèmes classiques.
Jean-Bernard Lozier a quant à lui déjà supprimé le glyphosate et considère que beaucoup d'agriculteurs pourraient s'en passer. Il fait partie du plan expérimental "Normandie glyphosate 2021" lancé par la région Normandie , pour réduire l'usage d'herbicides et supprimer le glyphosate d'ici 2021.