Un grand chantier a commencé depuis le début de l'été à Evreux. Le réseau de chaleur est prolongé de 7 kilomètres supplémentaires. A l'heure de la crise gazière avec la Russie, ce mode de chauffage grâce à l'énergie des ordures ménagères a beaucoup d'avantages.
"Que les ordures ménagères produisent de la chaleur c'est remarquable ! On est en mesure de fournir une énergie propre renouvelable "se félicite Alain Nogarède, adjoint au maire en charge de l’Eau et du chauffage urbain de la ville d'Evreux.
A l'heure où des communes tremblent pour la facture de chauffage des écoles, piscines et équipements communaux l'hiver prochain, la capitale ébroïcienne a moins d'inquiétudes.
"C'est intéressant pour nos habitants parce que nos impôts ne serviront pas à payer de l'énergie supplémentaire et pourront être utilisés pour autre chose. Cela sécurise nos approvisionnements." ajoute Guy Lefrand, maire d'Evreux.
La ville a crée son réseau de chaleur grâce à la combustion des ordures ménagères il y a 10 ans. Il fait 26 kilomètres et va être étendu sur 7 kilomètres supplémentaires.
Chaque année, à Evreux, 70 000 tonnes d'ordures ménagères alimentent le réseau. L'incinération des déchets produit de la chaleur sous forme de vapeur qui est dirigée vers les logements ou équipements grâce à des canalisations sous terre.
C'est un circuit fermé. Le chantier en cours à Evreux pose 7 kilomètres de canalisations dans 2 sens. le premier achemine la vapeur chaude, le second renvoie la vapeur condensée en eau vers la chaufferie.
En 2017, 45 réseaux de chaleur étaient répertoriés en Normandie (source : Via Seva). Il y en a 900 en France.
Ces projets crées dans les années 50, très développés dans les pays nordiques, ont été relancés en France par le Grenelle de l'environnement. L'idée est qu'ils utilisent des énergies renouvelables.
La crise du gaz russe met en évidence l'avantage de ces réseaux, coûteux à construire mais sécurisants pour l'avenir. Ils permettent une économie de chauffage de 50% comparé au prix actuel du gaz.
C'est en outre une énergie avec une empreinte carbone plus faible que le gaz.
Cet été, le gouvernement doit élaborer un nouveau dispositif pour favoriser les raccordements simples et rapides aux réseaux de chaleur.