Jon, lion affamé, privé de ses griffes et de ses crocs : le dresseur d'un cirque jugé à Évreux

Un lion et quatre lionnes avaient été saisis par la justice en juin 2020 dans un cirque installé dans l'Eure lors du confinement. Le dresseur est poursuivi pour mauvais traitements, et la détention irrégulière d'animaux sauvages.

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Mise à jour (19h30) : le tribunal correctionnel d'Evreux a condamné le dresseur et co-gérant de cirque à 2 mois de prison avec sursis, interdiction d'exercer un métier en lien avec des animaux pendant 5 années.

Il est condamné à plusieurs amendes et à des dommages et intérêts pour l'association "one voice", partie civile. Le prévenu a 10 jours pour faire appel du jugement.

Les photos du sublime animal, la peau sur les os, le regard éteint, avaient été publiées par l'association "One Voice". Le lion, baptisé Jon, et quatre lionnes ont été retirés au "cirque de Paris" en juin et juillet 2020 à Vironvay dans l'Eure. 

Un procès rare quatre ans après la saisie des fauves

L'état de ces animaux avait été signalé à l'Office français de la biodiversité. La saisie avait été ordonnée par la justice. 

Quatre années se sont écoulées. Le lion Jon est mort le 29 janvier 2022. Cette date est aussi celle du procès du dresseur du cirque devant le tribunal correctionnel d'Évreux. Il s'ouvre ce lundi 29 janvier 2024, cet après-midi. 

Un lion qui pesait 107 kilos au lieu de 200

Le lion Jon était famélique, ses crocs avaient été meulés, ses griffes arrachées, d'après l'association "One voice", qui s'est constituée partie civile, tout comme l'association Stéphane Lamart. 

L'époque de la saisie était l'été 2020. Une période qui faisait suite au premier confinement de la pandémie, une période de crise pour le spectacle vivant. 

Le dresseur est poursuivi en justice pour "mauvais traitements envers un animal placé sous sa garde par l'exploitant d'un établissement détenant des animaux", "exploitation irrégulière" de l'établissement (NDLR : le cirque) et "détention d'animal non domestique sans identification".

En 2020, ce dresseur interrogé par France 3 Normandie, avait contesté la véracité des images diffusées par l'association "One voice".

Je pense que ce sont des photomontages. Si on avait quelque chose à me reprocher en maltraitance d'animaux, des professionnels étaient là. Ils m'auraient fait la remarque systématiquement.

Le dresseur du "cirque de Paris" en juin 2020

France 3 Normandie

Quatre lionnes sauvées

L'association "One Voice" agit depuis plus de 20 ans contre l'utilisation des animaux pour des divertissements.

"Depuis (2020), une loi contre la maltraitance animale a été votée, sensée protéger notamment les animaux détenus dans les cirques. Pourtant, pour les lions et les tigres, rien n’a changé. Des mots, une loi, du vent…", informe Muriel Arnal, présidente de "One Voice"

Sur les cinq fauves saisis, quatre lionnes nommées Céleste, Patty, Hannah et Marli ont retrouvé toute leur superbe. Elles vivent dans un refuge pour animaux en Toscane. 

Les animaux sauvages bientôt interdits dans les cirques

La présence d'animaux sauvages dans les cirques sera interdite par la loi en 2028.

"Sont interdits, dans les établissements itinérants, la détention, le transport et les spectacles incluant des espèces d'animaux non domestiques. Cette interdiction entre en vigueur à l'expiration d'un délai de sept ans à compter de la promulgation de la loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 précitée", peut-on lire sur le site Légifrance, loi 30 novembre 2021.

La période de transition est tendue avec des mobilisations  nombreuses  contre les cirques avec animaux sauvages. Les circassiens explorent de nouvelles idées, comme les hologrammes ou des drones. 

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