Les assistants d'éducation (AED), chargés de surveiller les élèves dans les collèges et lycées étaient en grève ce mardi 19 janvier car ils demandent une réforme de leur statut. A l'occasion, nous sommes allés à la rencontre de Caroline Monnet assistante d'éducation au collège d'Étrépagny (Eure).
Depuis la rentrée de septembre, Caroline Monnet est assistante d'éducation, couramment appelée "pionne" ou "surveillante", au collège d'Étrépagny dans l'Eure. À 22 ans, elle occupe cet emploi afin de payer sa formation pour devenir toiletteur pour chien qu'elle mène en parallèle. Mais, pour elle, c'est plus qu'un job étudiant.
Ce qui me plait c'est le contact avec les élèves, le fait de pouvoir les accompagner, les voir évoluer.
Un poste polyvalent, sur tous les fronts
En effet, les assistants d'éducation s'occupent de la surveillance et de l'encadrement des élèves durant le temps scolaire : études, cantine, récréations, accès à l'établissement...
On est multitache, entre infirmière, psychologue, médiateur et secrétaire.
Ils participent aussi aux activités éducatives, sportives, et culturelles et assurent l'aide aux devoirs. Ils se définissent même comme les couteaux suisses de l'éducation nationale et, à ce titre souhaiteraient avoir plus de formations.
Un emploi précaire
Caroline Monnet est en CDD d'un an renouvelable cinq fois maximum. Elle est payée au Smic, ce qui rend difficile l'investissement sur le long terme. Et, avec la crise sanitaire, et les mesures barrières, leur métier s'est corsé.
Là on n'a plus trop le temps pour les élèves. C'est beaucoup de flicage.
En effet, elle est notamment chargée d'éviter le brassage dans la cour de récréation par la mise en place de zones par niveau de classe.
Réformer leur statut ?
Au même titre que les professeurs, ils sont en première ligne pour faire respecter le protocole sanitaire dans les établissements scolaires. Alors, comme Caroline Monnet, les assistants d'éducation estiment que c'est plus qu'un travail étudiant et qu'ils devraient être mieux considérés.
Après un mouvement de grève le 1er décembre dernier, ils étaient de nouveau en grève, ce mardi 19 décembre. Ils demandent des titularisations ainsi que des revalorisations salariales et des modules de formation.
Au-delà de la période de crise sanitaire, ces services sont largement sous-dotés et les conditions d’exercice des personnels AED sont inacceptables : des contrats d’un an renouvelable dans une limite de 6 ans, temps partiels parfois imposés, salaires largement insuffisants, temps de formation insuffisant.
Ces revendications s'ajoutent à celles des autres personnels de l'éducation nationale, dont les enseignants, qui se sont donnés rendez-vous pour une nouvelle grève le 26 janvier prochain.