Ligne de fret Serqueux-Gisors : la fronde brayonne ne faiblit pas

Après le maire de Forges-les-Eaux, c'est au tour de ceux de Gournay et Ferrières-en-Bray d'attaquer le projet de modernisation de la ligne de fret ferroviaire Serqueux-Gisors devant le tribunal administratif.

Le projet de modernisation de la ligne de fret ferroviaire Serqueux-Gisors, soutenu par Hervé Morin, le président de la Normandie et Edouard Philippe, maire du Havre déplaît aux élus du pays du Bray.
Ces derniers n’ont de cesse de freiner des quatre fers, à coups de recours déposés contre la déclaration d’utilité publique, signée par la préfète de Seine-Maritime en novembre dernier.

Des opposants d'un même bord

Après Michel Lejeune, le maire les Républicains de Forges-les-Eaux, c’est au tour de celui de Gournay-en-Bray, Eric Picard (divers droite), d’attaquer devant le tribunal administratif au côté de son homologue de Ferrières-en-Bray, et ce après une première tentative de recours gracieux formulé en janvier.
Mais "la préfète vient de nous répondre fin mars par la négative", informe Eric Picard, ajoutant "que nous avons donc repris le contact avec notre avocat pour regarder les termes du contentieux et ensuite déposer un recours auprès du tribunal administratif".

Un projet important pour la région

Le projet, porté par SNCF Réseaux et annoncé pour 2020, concerne 50 km de voies pour un coût estimé à 295 millions d’euros. Il doit permettre de créer entre Le Havre et Paris un axe fret alternatif à celui, historique, Paris-Rouen-Le Havre, aujourd’hui saturé.
Le Port du Havre, la Région et le Département applaudissent des deux mains une réalisation censée favoriser les échanges de marchandises entre l’Ile-de-France et la cité océane. 

"Un paysage balafré"

Dans le pays de Bray, on retient surtout les perturbations à venir pour les villes et villages traversés. D’où l’opposition des élus et habitants concernés, qui craignent les nuisances d’un trafic pouvant monter à 25 circulations par jour et qui coupera des territoires en deux avec la suppression de certains passages à niveau.
"Cette ligne de fret viendrait balafrer le paysage, alors que Gournay et Ferrières sont deux communes qui vivent en lien, telle une agglomération, assène ainsi Eric Picard.

Une solution alternative ? 

A l’heure où l’on nous incite à développer les modes de circulation doux avec l’avenue Verte, c’est totalement incompréhensible."L’élu gournaisien se dit "conscient qu’il existe un besoin, exprimé par Le Havre, la Région, le Département, mais cela ne peut se faire au détriment du pays de Bray". Et de poursuivre : "Regardons les autres solutions techniques et géographiques. Les trains pourraient passer par Amiens. Il faut des semaines pour que les conteneurs arrivent de Chine par bateaux et on serait à quelques heures près..."


Face à cette gronde grandissante, la Région a accepté d’étudier la réalisation d’un contournement routier de Gournay-en-Bray par le sud. Et maintenant ? Les discussions sur le sujet entre l’exécutif régional et ces élus brayons n’ont pas cessé. Mais cela ne semble pas incliner leur position. A la suite d’une rencontre avec Hervé Morin la semaine dernière, Michel Lejeune, interrogé sur la question, nous répondait "avoir discuté amicalement avec lui. C’est quelqu’un d’intelligent qui comprend ma position. Il ne m’a pasdemandé de retirer mon recours. Maintenant, il est lancé".
En janvier, Hervé Morin, exaspéré, lançait tout de même un avertissement à son "ami" : "Je saurai m’en souvenir et Dieu sait que j’aime beaucoup Michel."
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