"Ils voulaient mettre le feu" : nouvel incident au centre de rétention administratif de Oissel

Nouvel incident au sein du centre de rétention administratif (CRA) de Oissel (Eure) dans la nuit du vendredi 9 au samedi 10 février 2024. Des retenus auraient voulu mettre le feu au centre. Le lieu est régulièrement sous le feu des projecteurs pour des violences qui se déroulent à l'intérieur.

Un nouvel incident se serait déroulé dans la nuit du 9 au 10 février au centre de rétention administratif (CRA) de Oissel, où vivent des dizaines de réfugiés sans-papiers dans l'attente de leur expulsion. 

Ils voulaient mettre le feu au centre

Selon nos informations, "les retenus se plaignaient de ne pas avoir de stupéfiants et voulaient mettre le feu au centre. Ils auraient utilisé un baby-foot comme bélier pour sortir."

Les policiers du CRA ont rapidement appelé des renforts pour revenir au calme. Des fouilles du centre et des palpations sur les retenus ont été effectuées. Les forces de l'ordre ont récupéré des briquets, des rasoirs et des lames.

Le calme serait revenu vers 2h30.

Plusieurs incidents par le passé

Entre les murs du centre de rétention administratif (CRA) de Oissel vivent des dizaines de réfugiés sans-papiers. Venus d'Angola, d'Erythrée, du Soudan, d'Albanie, du Moyen-Orient ou d'Asie Centrale, des migrants en situation irrégulière et sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) sont retenus dans l'attente de leur expulsion. 

Depuis plusieurs mois, de nombreux incidents ont eu lieu au CRA. En mars 2023, 16 retenus se sont évadés par la fenêtre d'une chambre. En octobre 2022 déjà, 9 personnes avaient réussi à fuir avec le même procédé. 

Le CRA a également été au cœur d'une polémique à la fin du mois de mai 2023. Un retenu souffrant d'une pathologie psychiatrique, avait été abandonné aux portes de la structure après un mois de rétention, sans solution pour rejoindre son lieu de résidence. "La police a été le chercher au Mans, l’a ramené au CRA d’Oissel, et l'a ensuite libéré dans la forêt", racontait une bénévole membre de l'Observatoire Citoyen du CRA d'Oissel.

Le lieu de privation de liberté est aussi régulièrement sous le feu des projecteurs pour des violences qui ont lieu à l'intérieur. Forces de l'ordre et retenus se rejetant mutuellement la faute. La tension est régulière, tant la rétention est difficile selon les réfugiés.

Le CRA de Oissel, c'est quoi ?

Ouvert en 2004, le CRA de Oissel compte parmi les 25 centres de ce type qui existent en France. Il peut accueillir jusqu’à 72 personnes, des hommes mais aussi des femmes avec leurs enfants.

Un retenu n'est pas un détenu. La rétention ne résulte pas d'une décision de justice mais d'une décision administrative prise à l’encontre d’un ressortissant étranger concerné par une mesure d’éloignement et qui ne peut pas quitter immédiatement le territoire français.

Le plus souvent les retenus sont visés par une OQTF. L'obligation de quitter le territoire français est une mesure prise par les préfets lorsqu'un étranger ne possède pas les documents l'autorisant à rester sur le territoire français. C'est le cas quand notamment quand la demande d'asile a été rejetée ou quand le titre de séjour arrive à terme. 

Si 30 jours après la notification de l'OQTF la personne visée est toujours en France, alors cette dernière peut-être interpellée. C'est à ce moment-là qu'elle est placée en CRA pour une expulsion sous la contrainte.

Un réfugié peut contester une OQTF devant le tribunal administratif. Le juge déterminera alors si la décision préfectorale est légale ou ne l'est pas.

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