Procès des assistants parlementaires du FN : comment le député de l'Eure, Timothée Houssin, se défend des accusations d'emploi fictif

Au tribunal correctionnel de Paris, les avocats des prévenus dans l'affaire des assistants parlementaires européens du FN ont la parole depuis lundi 25 novembre 2024. Tous plaident la relaxe pour les faits de recel et détournements de fonds publics, notamment Timothée Houssin, député de l'Eure.

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Depuis le 30 septembre 2024, le tribunal correctionnel de Paris juge 28 prévenus dans l'affaire des assistants parlementaires européens du Front National.

Parmi eux figurent trois Normands : Nicolas Bay, Timothée Houssin et Thierry Légier. La justice suspecte le parti d'extrême droite d'avoir organisé un système de détournement de fonds au Parlement européen.

La parole à la défense

Devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, c'est l'avenir politique de Timothée Houssin et de Nicolas Bay qui se joue. Le premier était l'assistant parlementaire du second entre le 1er juillet 2014 et le 31 mars 2015.

Sur cette même période, la justice suspecte Timothée Houssin d'avoir en réalité travaillé au sein du secrétariat général du Front National.

Timothée Houssin, aujourd'hui député (RN) de l'Eure, était-il un assistant parlementaire fictif ? "Il a été reproché à mon client l'absence de preuve de son travail, commence Me Maxime Delacarte, avocat du prévenu, lors de sa plaidoirie, lundi 25 novembre 2024. Ça ne veut pas dire que M. Houssin n'a pas travaillé. Il était la courroie de transmission de Nicolas Bay en Normandie."

Devant les trois juges, les avocats de la défense tentent de démontrer la matérialité du travail des assistants parlementaires de l'époque. "À l’époque, mon client travaillait énormément, 50 à 70 heures par semaine. Il était à la fois l'assistant de Nicolas Bay et bénévole au sein du Front National", poursuit Me Delacarte.

"J'espère que je serai relaxé"

Au premier rang dans la salle d'audience, Timothée Houssin écoute attentivement la plaidoirie de son avocat. Entre 2014 et 2015, "il avait un emploi du temps extrêmement chargé". Il participait notamment à la préparation des élections départementales. Du bénévolat selon la défense, un deuxième emploi à temps plein selon l'accusation.

"M. Houssin n'a jamais nié son activité bénévole au sein du parti. Il est le seul durant ce procès à avoir reconnu qu'il aurait dû réduire son contrat d'assistant parlementaire européen pour le passer à mi-temps", assure l'avocat de Timothée Houssin.

Je pense, dans mon cas particulier, qu'on a pu apporter des éléments tangibles. J'ai été relativement bien écouté par les juges lorsque je suis passé le 23 octobre à barre. J'espère que ma parole sera entendue et que je serai relaxé.

Timothée Houssin, ancien assistant parlementaire de Nicolas Bay

Le 25 novembre 2024, au tribunal de Paris

Me Delacarte a demandé la relaxe pour les faits de recel de détournement de fonds publics. Le parquet de son côté avait le 13 novembre dernier requis 10 mois de prison avec suris, 10 000 euros d'amende et un an d'inéligibilité avec exécution provisoire.

Thierry Légier, plus qu'un simple garde du corps ?

Dans la salle d'audience, un autre Normand, ancien conseiller régional, est lui aussi soupçonné des mêmes faits. Thierry Légier, garde du corps historique de Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen a également été assistant parlementaire de plusieurs députés européens.

"Mon client était plus qu'un simple porte-flingue", assure son avocate Me Solange Doumic. Le parquet a requis 70 000 euros d'amende, 10 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité avec exécution provisoire contre Thierry Légier.

Nicolas Bay, de son côté, a lui aussi toujours nié les faits de détournements de fonds publics qui lui sont reprochés. Les procureurs ont requis à son encontre 18 mois de prison, dont 12 avec sursis, assortis de 30 000 d'amende, et trois ans d'inéligibilité avec exécution provisoire.

Le procès doit s'achever mercredi 27 novembre avec la plaidoirie de l'avocat de Marine Le Pen. La décision du tribunal est attendue en janvier 2025.

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