Mardi 15 octobre 2024, Thierry Légier, ancien conseiller régional de Normandie et ex garde du corps personnel de Jean-Marie Le Pen puis de Marine Le Pen, sera jugé par le tribunal correctionnel de Paris dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires européeens. Détails.
C’est un visage du Front National devenu Rassemblement National. Thierry Légier, originaire de Saint-Valery-en-Caux (Seine-Maritime), est dans l’ombre des dirigeants du parti d’extrême droite depuis 1992.
Thierry Légier, ancien élu normand
Garde du corps personnel de Jean-Marie Le Pen puis de Marine Le Pen, cet ancien conseiller régional de Normandie, élu entre 2010 et 2015, est l’un 28 prévenus dans l’affaire des assistants parlementaires européens, jugé depuis deux semaines au tribunal correctionnel de Paris. Son cas sera étudié par le tribunal ce mardi 15 octobre 2024, à partir de 13 h 30.
L'affaire a débuté en 2015 par un signalement du président du Parlement européen Martin Schulz et concerne de très nombreux contrats d'attachés parlementaires sur une période de plus de dix ans (2004-2016).
Pour l'accusation, ces "assistants", bien en peine de décrire leurs tâches, n'en avaient que le titre. Certains n'avaient jamais même rencontré leur employeur officiel ou mis les pieds au Parlement et ne travaillaient, selon l'accusation, que pour le parti – ce qui est interdit dans la réglementation européenne.
A-t-il bénéficié d'un emploi fictif ?
Thierry Légier a été employé par plusieurs députés européens Rassemblement National sur une période allant de 2004 à 2011. A-t-il travaillé pour le compte ces parlementaires ou était-il bénéficiaire d’un emploi fictif ? Quels documents, quelles preuves peut-il apporter pour justifier sa rémunération par le Parlement européen sur cette période ?
Ce mardi après-midi, Thierry Légier sera interrogé, aux côtés de Marine Le Pen, par la présidente du tribunal pour déterminer son rôle et ses fonctions précises, notamment entre 2009 et 2011. Il est mis en examen pour complicité et recel de détournement de fonds publics et risque au maximum 10 ans d’emprisonnement, un million d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité.
Retrouvez nos journalistes Maxime Fourrier et Didier Meunier, sur place :
Deux autres Normands à la barre
Le député de l'Eure Timothée Houssin et le député européen normand Nicolas Bay (désormais sous bannière Reconquête !) vont également devoir s'expliquer devant le tribunal, mercredi 23 octobre 2024.
En amont de ce procès, Nicolas Bay a tenté de prouver le travail de Timothée Houssin avec des revues de presse… postdatées !
Jeudi 19 septembre 2024, l’émission Complément d’Enquête a d'ailleurs dévoilé le résultat d'un long travail mené à quatre mains avec franceinfo sur l’affaire des assistants FN au Parlement européen.
🔴 Affaire des assistants FN au Parlement européen :#ComplementDenquete et @franceinfo révèlent des incohérences dans une revue de presse que Nicolas Bay a fourni à la justice pour prouver le travail de son collaborateur.
— Complément d'enquête (@Cdenquete) September 16, 2024
📺 RDV jeudi soir sur #France2 pic.twitter.com/kFk9rA2dq1
Dans les documents consultés par les journalistes figurent des revues de presse dans lesquelles l'eurodéputé Nicolas Bay, également conseiller régional de Normandie, tente de prouver les activités de son assistant Timothée Houssin. Aujourd’hui, Timothée Houssin est député RN de l’Eure, il a occupé un poste d’assistant parlementaire de 2014 à 2015.
Mais dans les faits, Complément d'Enquête révèle que ces revues de presse ont été éditées et préparées, au moins en partie, en 2018. Un élément que les enquêteurs n'avaient pas noté.
Timothée Houssin "serein" dans ce procès
Timothée Houssin, âgé de 26 ans à l’époque, a été embauché par Bruxelles de juillet 2014 à mars 2015, pour un salaire mensuel de 2 300 euros.
Il assure à France 3 Normandie aborder le procès "serein". "Les faits remontent à 10 ans et nous attendons de longue date de pouvoir nous expliquer sur la situation et d'être jugé par la justice française", explique-t-il.
"Durant ces 9 mois, mon contrat, visé par le Parlement, me liait à Nicolas Bay, que je connaissais depuis 2009, et stipulait que mon lieu de travail était au siège du RN. J'ai travaillé au bénéfice direct de l'activité politique de Nicolas Bay et sous sa direction."