Témoignage. Le conducteur du car scolaire freine volontairement brutalement : Valentin, 12 ans, est projeté contre le pare-brise

Publié le Mis à jour le Écrit par Dominique Durand

Agacé par des enfants turbulents, le conducteur d'un car scolaire a volontairement et brusquement freiné le véhicule. Valentin, 12 ans, s'est retrouvé projeté contre le pare-brise, la tête en sang suite à la violence du choc.

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L'accident s'est produit dans un bus scolaire qui circulait du côté de Louviers dans l'Eure, ce vendredi 30 septembre. Agacé par des enfants turbulents, le conducteur a volontairement, et brusquement freiné le véhicule. Un garçon de 12 ans s'est retrouvé projeté contre le pare-brise, et a été blessé à la tête.

"Je me suis relevé", explique Valentin, 12 ans, "puis il a avancé d'un coup et j'ai reculé de trois sièges."

La maman de Valentin n'en revient toujours pas .Comment son fils de 12 ans a t'il pu atterrir la tête la première dans le pare-brise de son bus scolaire, censé le ramener à bon port à la maison ?  

L'accident s'est produit sur la commune de Pinterville dans l'Eure, aux alentours de 16h45, heure à laquelle les enfants et adolescents des environs rentrent chez eux après l'école, à l'abri dans leur car scolaire. Le bus avait commencé sa tournée au collège Fernand Buisson de Louviers, accueillant Valentin et ses camarades, jeunes gens dissipés après une journée bien remplie.

Exaspéré par le chahut des adolescents, le chauffeur du bus, un jeune homme de 22 ans, a voulu "leur mettre un coup de pression" en freinant brusquement. Déstabilisé alors qu'il s'était détaché pour ramasser son cartable, Valentin se trouva propulsé la tête la première dans le pare brise. Le choc fût si violent que la vitre se fissura. "Je me suis relevé, nous explique Valentin, puis il a avancé d'un coup et j'ai reculé de trois sièges. Je me suis rassis et un copain a essuyé le sang sur mon front, avec de l'eau". 

Il n'a pas porté secours à mon fils, n'a appelé ni les pompiers ni la police, et a laissé mon fils retourner à la maison à pieds la tête en sang et sous le choc

Sabrina Vandalle, la maman de Valentin

Le bus a poursuivi sa route jusqu'à l'arrêt de Valentin, où le conducteur aurait demandé au garçon s'il fallait appeler les pompiers. Le chauffeur aurait alors réalisé la gravité des faits, et appelé son patron. Prévenue par un autre collégien, Sabrina Vandalle la maman de Valentin, a alors immédiatement appelé les pompiers, tout en allant à la rencontre du chauffeur de bus, vraisemblablement bouleversé. Il lui expliquera alors que Valentin ne faisait pas partie des perturbateurs, et qu'il avait voulu "mettre la pression" aux chahuteurs.
Les pompiers dépisteront un traumatisme crânien et emmèneront le jeune garçon faire des examens supplémentaires à l'hôpital d'Elbeuf. Ces blessures vaudront à Valentin une ITT -interruption de travail temporaire- de 7 jours.

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Le conducteur du car scolaire freine volontairement brutalement : Valentin, 12 ans, est projeté contre le pare-brise .Témoignage de Valentin et de sa maman ©France 3 Normandie

La sécurité des cars scolaires en question

 "Il y a deux problèmes pour moi dans cette histoire, poursuit Sabrina Vandalle, la faute du chauffeur qui a mis en danger la vie de mon fils, mais aussi le problème de sécurité dans les bus. Les enfants bruyants derrière, ça doit être super dur, je l'admets, même si ça n'excuse pas du tout le comportement du chauffeur. Je pense qu'il manque une 2ème personne, pour être dans le bus, avec les collégiens ou les lycéens. On sait que les enfants n'ont pas toujours de respect pour certains chauffeurs. Mais, s'il y a un problème, le chauffeur a l'ordre d'appeler son patron ou les gendarmes, ce qu'il n'a pas fait".
Pour Sabrina, il y a eu de la part du conducteur, non assistance à personne en danger, car il aurait dû de toute évidence appeler les pompiers.
En revanche, la société Grisel qui gère le bus "a été à la hauteur" selon Sabrina Vandalle, qui s'est sentie soutenue. L'entreprise de transport a réagi très vite, en mettant rapidement à pied le chauffeur, qui avait commencé à travailler dans l'entreprise l'année dernière.

Benoit Croizé, directeur chez Transdev Urbain qui exploite les lignes scolaires pour l'Agglo Seine Eure, rappelle que la sécurité est leur mission principale. "Le chauffeur a eu une attitude intolérable. Nous sommes préoccupés par la qualité de service, mais surtout par la sécurité. Nous transportons près de 4000 enfants tous les jours, sur 56 transports scolaires. C'est un cas très isolé.".

Y'a t-il eu alors un problème de recrutement ? "On a eu effectivement quelques soucis de recrutement sur les conducteurs. Il n'empêche que la qualité du recrutement reste la même, et que les formations sont faites au même niveau qu'auparavant. Nous rappelons aux conducteurs nos règles de sécurité et les procédures à respecter sur ces sujets de sécurité. Et si un conducteur a des difficultés sur une ligne, il fait appel à nos contrôleurs pour essayer de régler les problèmes". Notamment en travaillant de concert avec les conseillers principaux d'éducation des collèges, dont dépendent les enfants turbulents.

Quelques jours après les faits, Sandra est encore bouleversée par l'accident de son fils. Elle est aujourd'hui en arrêt maladie, anxieuse et insomniaque. Son fils Valentin est toujours choqué. Il lui faudra du temps pour remonter en toute confiance, dans un bus scolaire.
La famille de Valentin a décidé de porter plainte.

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