Face à un conjoint violent, certaines femmes doivent quitter leur domicile, sans toujours savoir où aller et se retrouvent parfois à la rue. Une association d’hébergement citoyen propose à des particuliers et professionnels de prêter une chambre ou un logement à ces femmes, comme le fait Virginie.
Maman de deux enfants en garde alternée, Virginie a décidé de mettre à disposition les chambres de son logement aux femmes victimes de violences conjugales. "Là, vous avez la première qui est celle de mon fils, elle est à la disposition d’un enfant, fille ou garçon, et ensuite vous avez la seconde chambre", nous montre-t-elle.
Dans ce logement situé dans l'Eure, les femmes victimes de violences pourront, le temps de quelques jours, se sentir comme chez elles et en sécurité.
Se retrouver du jour au lendemain sans logement
L'aide de Virginie ne s'arrête pas là. Lorsque les enfants de ces femmes doivent passer la semaine à la maison, elle n’hésite pas à céder sa propre chambre. "Je suis là pour aider donc si je dois dormir dans le canapé, je peux le faire, ce n’est pas grave."
Si héberger ces victimes lui tient à cœur, c’est parce qu’elle-même a été victime de violences de la part de son conjoint. Elle explique avoir dû prendre la fuite et s'être retrouvée du jour au lendemain sans logement, avec ses deux enfants, pendant trois semaines.
"Quand vous arrivez avec votre valise, à 40 ans, dans une chambre d'hôtel, vous vous dites mince... j'en suis arrivée là ! J'ai loupé quelque chose dans ma vie", explique Virginie.
Reportage de Lou-Ann Leroux et Bruno Belamri :
"Vous avez honte parce que vous vous dites que vous n'avez pas pu assumer vos enfants. Quand vous travaillez, à aucun moment vous n'imaginez vous retrouver sans rien. Donc c'est vrai que si j'avais trouvé quelqu'un qui m'avait proposé une chambre avec les enfants, j'aurais été plus sereine."
Loger temporairement les personnes en détresse
Pour elle, trouver un appartement d’urgence à des prix abordables était mission impossible. Alors pour aider les victimes, la fondatrice de l’association “Un abri qui sauve des vies” invite les citoyens à loger temporairement les personnes en détresse, notamment en zone rurale, où l'appel à l'aide se fait rare.
Quand on vit dans un petit village rural, le conjoint violent est plus souvent connu et apprécié donc c'est très difficile de partir.
Charlyne Péculier, Fondatrice de l’association “Un abri qui sauve des vies”
"L'idée, c'est de pouvoir proposer des hébergements de proximité, mais surtout pas dans le même village."
En Normandie, l’association compte 26 personnes, comme Virginie, qui accueillent les victimes de violences conjugales et intrafamiliales.